Accueil Brèves Pauvre prêcheur

Pauvre prêcheur

Selon certains théologiens, Dieu a droit à plusieurs pronoms !


Pauvre prêcheur
Olivier Bauer

Dieu est-il masculin ou féminin ? Est-ce un père ou une mère ? Certains théologiens ont décidé de rompre avec la tradition chrétienne et de s’attaquer au « patriarche » suprême en réécrivant la prière fondamentale des fidèles, « Notre Père ».


Le théologien protestant Olivier Bauer suggère dans une tribune publiée par La Croix le 15 septembre que les canons du christianisme ne sont pas assez inclusifs. En particulier, le « Notre Père » devrait être remanié afin de convenir aux dogmes nouveaux imposés par le refus du patriarcat. La formule par laquelle débute la prière fondamentale du christianisme devrait donc être : « Notre Mère et Père qui êtes aux cieux ». Dans une imparable esquisse d’argumentation, cet apôtre du Progrès soutient que l’« on nomme “mère”, au sens de mère biologique, celle qui donne naissance. Il convient donc de dire de Dieu qui engendre, “Dieu notre Mère” ». Un sens logique à clouer ! Oserait-on exciper que cela revient à croire que seule la mère peut engendrer, au mépris total des hommes enceints qui désormais méritent aussi une considération cléricale ? Évoquant « la complexité de la parentalité divine », le théologien va plus loin encore, car un père et une mère peuvent être biologiques ou adoptifs, et en tant que parent, Dieu est les deux à la fois. Strictement parlant, il faudrait dire tout à la fois : « Dieu notre Mère », « Dieu notre Père », « Dieu notre Mère et Père », « Dieu notre Mère et Mère », « Dieu notre Père et Père ». Mais il nous rassure : « “Dieu notre Mère et Père” peut suffire ». De surcroît, les fidèles sont priés de pardonner, en respectant l’écriture inclusive : « celles et ceux qui nous ont offensé·es », car « il est temps de traiter les femmes en adultes et de reconnaître explicitement qu’elles peuvent elles aussi nous offenser ». En fait, Olivier Bauer prend place dans un nouveau courant de pensée protestant qui n’hésite pas à bafouer la tradition millénaire en changeant les pronoms préférés de Dieu. Espérons que ces théologiens prêchent dans le désert.

A lire aussi: Au Shakespeare Globe de Londres, une Jeanne d’Arc non-binaire




Article précédent L’illusion du mal, de Piergiorgio Pulixi : la justice contre le droit
Article suivant West Point priée de déboulonner ses symboles confédérés

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération