De A comme antennes-relais à Z comme zone industrielle, il est possible de faire entrer dans un abécédaire toutes ces verrues qui défigurent notre quotidien. La mocheté est partout, de la ville à la campagne.
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Plateformes logistiques géantes : C’est la dernière contribution du capitalisme marchand mondialisé et de la grande distribution à l’artificialisation des sols et à la destruction des paysages péri-métropolitains de notre pays. Ces bases logistiques sont de gigantesques entrepôts de tôle et de poutrelles métalliques, souvent de vives couleurs, étalés sur plusieurs hectares (voire quelques dizaines), desservis quotidiennement par une noria de camions et de camionnettes, où sont entreposées des marchandises destinées au détail ou au demi-gros. Au pays de la désindustrialisation, ces nouvelles concentrations ouvrières, dont Amazon est le modèle, s’adonnent au seul commerce.

Quartiers : Euphémisation française dont le signifiant du pluriel ne correspond pas à la définition donnée par le dictionnaire du mot au singulier. « Les quartiers » sont synonymes de cités-ghettos d’immigration récente. On adjoint parfois à ce terme le qualificatif de « populaires ». Dans la novlangue courante et dans la bouche de leurs habitants, les« quartiers » ont pris la place de la cité. Celle-ci renvoyait aux cités HLM, ces immeubles à loyers modérés en béton construits en France de 1955 à 1975. En périphérie des villes, ces quartiers dédiés à l’habitat, et donc sans activités, s’ouvraient sur les champs, parsemés d’arbres et de buissons selon les prescriptions retravaillées de Le Corbusier. Bien que souvent repeints et réhabilités, ces immeubles de béton gris ou beige qui ont mal vieilli font partie du « malaise des banlieues ».
Rocades
