Alors que les féministes se démènent partout depuis des années pour l’obtenir, l’annonce de la gratuité des protections hygiéniques en Écosse s’accompagne d’une nouvelle polémique… Jamais contentes!
Avez-vous déjà souffert de la « précarité menstruelle » ? Il s’agit de la difficulté à vivre dignement ses règles en assumant le coût financier des protections périodiques (deux euros par mois). C’est un sujet de société majeur, dont les autorités politiques sont en train de se saisir.
Profession: Period Dignity Officer
L’année dernière, l’Écosse a ainsi voté une loi, saluée par les féministes, rendant les protections gratuites pour toutes les femmes et jeunes filles. Sa mise en application, cependant, laisse à désirer. Alors que la loi a tout juste pris effet le 15 août, une polémique a éclaté autour de la nomination d’un homme comme Period Dignity Officer (« responsable dignité des règles »). Dans la région du Tay, c’est en effet un certain Jason Grant, ancien coach personnel, vendeur de tabac puis responsable du bien-être dans une université, qui a été choisi pour occuper ce poste créé pour contrôler la mise en œuvre de cette politique. Même s’il s’agit essentiellement d’un emploi de management, beaucoup de femmes ont été choquées.
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Sur Twitter, l’ancienne tenniswoman, Martina Navratilova, a qualifié cette nomination d’absurde : choisirait-on une femme pour donner des conseils aux hommes sur la façon de se raser ou de prendre soin de leur prostate ? L’impétrant s’est défendu : « Je pense que je peux contribuer au progrès, en prouvant qu’il ne s’agit pas d’un sujet uniquement féminin, en encourageant des conversations entre tous les genres et en éduquant de nouveaux publics. » Même si on se demande quels sont les « nouveaux publics » qu’il souhaite toucher, Jason Grant a raison : les règles ne sont pas un problème uniquement féminin, car elles touchent toutes les personnes qui ont un utérus. Or comme nous l’a récemment rappelé le Planning familial, tout comme un homme peut être une « personne menstruée », il peut être « enceint ». Et lui aussi n’a-t-il pas droit à la « dignité des règles » ?