Netflix contre Zemmour: le wokisme de salon plus fort que le souverainisme hémiplégique. Une analyse d’Olivier Jouis
Place du Trocadéro, 27 mars 2022, ce devait être le point d’orgue d’une campagne marathon au cours de laquelle Éric Zemmour avait sillonné toute la France. Conçu comme une démonstration de force à l’intention des électeurs encore hésitants, ce rassemblement impressionnant fera néanmoins un bide auprès des médias et sonnera le tocsin de la vague Reconquête.
A moins de cinq semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la presse, aux aguets, scrutait le moindre faux pas. Elle ne retiendra que les quelques secondes d’une séquence maladroite et fort regrettable, dont elle fera ses choux gras. « Macron assassin », scandé à plusieurs reprises par une partie du public. Éric Zemmour, mi-amusé, mi-goguenard, prétendra ne pas avoir entendu depuis le pupitre où il s’exprimait.
14 ans plus tôt, autre campagne, autre lieu, John McCain, pugnace candidat républicain à l’élection présidentielle américaine de 2008, eut lui, l’instinct de contredire sur le champ et sans détour, les propos désobligeants de l’une de ses partisanes à l’endroit de son adversaire démocrate, Barack Obama.
Mauvaise foi ou surdité passagère, ces quelques secondes d’égarement, qui auraient pu, au contraire, faire rentrer Éric Zemmour dans le costume présidentiel, s’il avait eu le réflexe de « demander de vous arrêter » à quelques brebis égarées, ont instillé le doute dans mon soutien, pourtant indéfectible jusqu’à cet épisode malheureux. Macron était un adversaire à combattre, un Narcisse à renvoyer dans les bras de maman, un Thénardier bradeur de France, un agent illuminé et zélé du wokisme, un obligé des grandes fortunes… mais en aucun cas un assassin. L’affrontement politique, même rude, n’interdit pas la retenue ni l’usage d’une certaine urbanité républicaine. Un dérapage c’est sûr, une absence peut être. Mais assurément, un rendez-vous manqué entre Éric Zemmour et son destin.
À gauche, les soutiens de Montebourg mal à l’aise sur les OQTF
Trois mois plus tôt, le 7 décembre 2021, à Villepinte, Éric Zemmour frappe très fort pour son premier meeting de campagne. On s’était habitué à la figure familière du brillant polémiste qui n’avait peur de croiser le fer avec personne mais on ne savait pas que, derrière le journaliste se cachait aussi un brillant orateur, capable de galvaniser les foules. L’homme de droite fait un discours rassembleur et suscite l’intérêt au-delà de son camp, chez certains souverainistes de l’Autre Rive, chez les républicains de gauche.
Face à la pauvreté de l’offre politique de ce début de campagne présidentielle, il apparaît comme un recours possible. A gauche, Arnaud Montebourg venait de jeter l’éponge, crucifié par ses « amis » qui rendent inaudibles ses propositions sur l’exécution des OQTF, et plombent ses sondages, malgré un début de campagne courageux et combatif. Quant au PS, à peine sa candidate désignée que celle-ci était déjà contestée par l’hypothèse Christiane Taubira. A droite, Marine Le Pen fait campagne dans son salon en soignant ses chats tandis que les primaires LR accouchent d’une Valérie Pécresse ni charismatique ni assez rassembleuse pour le rôle qu’elle ambitionne. Macron, sur son Olympe, contemple le jeu politique, persuadé d’enjamber allègrement cette contingence démocratique dans son agenda.
Surprise politique de cette fin d’année 2021, « Reconquête » affole les sondeurs qui placent régulièrement Éric Zemmour sur les marches du podium des finalistes de cette présidentielle, parfois même au second tour. Les militants et les dons affluent de manière spectaculaire et le cap des 100 000 adhérents est dépassé fin janvier. « Reconquête » est jeune et bien doté financièrement tandis qu’en creux, le RN et ses dettes, qu’il peine à rembourser auprès des banques russes, fait pâle figure.
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Les meetings, scénarisés au millimètre, s’enchaînent à un rythme effréné, parfois plusieurs par semaine, aux quatre coins du pays. Éric Zemmour est sur tous les fronts médiatiques, les journaux, les matinales et les télés en continu s’arrachent ce « bon client », jamais avare d’une punchline bien sentie, et toujours volontaire pour un débat. Des porte-paroles sont désignés pour prendre le relai de la pensée zemmourienne et répondre aux multiples sollicitations : Philippe de Villiers, un temps hésitant car ancien grand brûlé du macronisme, rejoint finalement la campagne avec un enthousiasme de jeune homme, tandis que Jean Messiha, parti avec fracas du RN quelques mois plus tôt, investit les plateaux des émissions de divertissement pour croiser le fer, avec courage et gourmandise, avec les Belattar de tout poil.
La stratégie « gagnante » de Marine Le Pen
Face à la drague à peine voilée de « Reconquête » auprès des élus RN, Marine Le Pen sort de sa torpeur et sort ses griffes : elle menace d’excommunier tous les félons qui seraient tentés de quitter le navire, en leur rappelant le sort d’intouchables proscrits auxquels les mégrétistes furent condamnés, il y a 20 ans. Cela n’impressionne ni Gilbert Collard, ni Nicolas Bay qui larguent les amarres. Quant aux LR, sidérés par le culot de l’ancien journaliste qui ne connaît aucune retenue, ils assistent muets et prostrés au braconnage sans ménagement de leurs terres électorales. Guillaume Peltier, déjà vieux routard de la droite mais jeune vice-président du parti héritier du gaullisme, franchit le Rubicon et déclare sa flamme à « Reconquête ». Des messages de sympathie discrets sont envoyés par des députés LR, inquiets pour leur propre sort aux futures élections législatives. Malgré tous ses efforts, Peltier ne ramènera aucun poids lourd LR dans ses filets. L’union des droites, théorisée par Éric Zemmour, commence donc modestement car la digue instituée par François Mitterrand et consolidée par Jacques Chirac, tient toujours bon. Les castors ont de la ressource.
Depuis 30 ans qu’il pratique les leaders politiques, Éric Zemmour les connaît tous personnellement. Il a accouché les esprits, il connaît les arrière-cuisines de la droite et de la gauche, ce qu’ils pensent tous vraiment de la situation du pays, dans le secret du confessionnal des off, des confidences et des petits secrets distillés à l’oreille du talentueux journaliste politique du Figaro.
Fin connaisseur de la droite française et admirateur de Mitterrand (pour lequel il reconnaît avoir voté en 1981), Éric Zemmour s’est fixé une mission : il sera l’homme qui réunira la droite, toutes les droites. Non seulement les deux pôles bonapartiste et orléaniste, déjà réunis sous la bannière de l’UMP depuis 2002, mais également en abolissant le cordon sanitaire tenu fermement par Chirac, c’est-à-dire en tendant la main au RN. Ce projet d’union des droites, qui n’était que périphérique au début de sa campagne, deviendra progressivement central dans tous ses discours, à partir du mois de février. Ce sera sa boussole, ce sera son mantra qu’il martèlera à chacune de ses interventions. Pure tactique politique, l’union des droites, se confondra progressivement avec l’offre politique pour fusionner et ne bientôt plus faire qu’un. L’électeur reste dubitatif car il attend des solutions tangibles à ses problèmes : l’union des droites, c’est peut-être une bonne stratégie mais est-ce suffisant pour boucler la fin du mois?
Invité à assister au meeting de Chambéry, le 25 février, j’alerte Éric Zemmour sur le vide que la tactique de l’union des droites risque de créer autour de lui. “Il faut envoyer des signaux aux souverainistes de l’autre rive sinon nous allons nous faire corneriser dans un coin de l’échiquier politique. On ne peut pas se dire patriote et être hémiplégique”. Il faut lancer des ponts et éviter de trop cliver. “D’accord avec toi, mais une partie de la gauche se cache encore derrière son petit doigt sur l’immigration. Nous leur parlerons, c’est nécessaire, mais pas avant le second tour” me répond-il. A moins de deux mois du premier tour, il se voyait déjà qualifié pour le second. Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, il me semblait que cet objectif était désormais hors de portée car le cygne noir russe, véritable surprise stratégique de cette élection présidentielle, venait de rebattre complètement la valeur de nos cartes dans cette campagne.
Sommé par les médias de se positionner sur ce conflit inattendu, Éric Zemmour refuse d’accueillir les réfugiés ukrainiens sur le sol français et semble les mettre au même plan que les migrants économiques venus d’Afrique. Mais si les Français sont majoritairement convaincus que l’immigration sans contrôle ni conditions de ces dernières décennies est à la source de nombreux problèmes, notamment sécuritaires, qui se posent aujourd’hui, ils ne peuvent néanmoins être insensibles aux conséquences humaines d’une vraie guerre qui a lieu sur le sol européen. On reprochera à Éric Zemmour son manque d’empathie et il persistera, mettant en avant sa cohérence. On ne défend pas les intérêts de la France, sur le long terme, en cédant à ses propres émotions immédiates. Certes, mais l’électeur est avant tout un être d’émotion et d’insoutenable légèreté, que la raison électorale ne peut ignorer.
Des clivages qui finissent par interpeler, y compris ses soutiens
Tel le bon élève appliqué et studieux qu’il fut, assis au premier rang, certain d’avoir raison contre les cancres et les maîtres-flatteurs de l’électeur, il continuera dans sa logique, au grand dam de ses conseillers politiques. Ils lui reprochent sinon un manque d’humanité face au tragique de l’Histoire du moins un manque de plasticité pour lui éviter la relégation près du radiateur, au fond de la classe, à bouder au milieu des quelques visionnaires qui ont eu raison avant tous, mais qui n’ont pas réussi à convaincre les électeurs sur le moment, à l’image d’un Chevènement, vingt années auparavant. Les commentateurs politiques interpréteront sa rigidité comme un soutien tacite à l’aventurisme poutinien, et ils s’empresseront de le faire glisser imperceptiblement dans la case extrême-droite de l’échiquier politique de cette élection présidentielle. Curieusement, il ne s’en défendra pas et semblera même s’en délecter, peut-être par esprit bravache mais probablement aussi parce qu’il est convaincu que cette étiquette d’extrême droite qu’on lui colle est désormais caduque dans l’esprit des Français.
Dans la même veine, le député RN Gilbert Collard, fraîchement rallié à « Reconquête », lui souffle à l’oreille que Marine Le Pen aurait fait sa mue et serait devenue une femme politique de gauche comme les autres, une version banlieue Ouest d’Arlette Laguiller, qu’on sort de la naphtaline une fois tous les cinq ans, pour les grand rendez-vous électoraux. Elle l’ignore elle-même encore, mais Éric Zemmour va la dessiller rapidement en lui offrant, sur un plateau, le positionnement “modéré” derrière lequel elle court depuis des années et qui va la propulser au second tour. Il y a donc un espace vacant à droite qu’il convient d’occuper, et Éric Zemmour va s’y employer en en faisant des tonnes pour le mériter, quitte à cliver franchement, quitte à faire douter une grande partie de ses sympathisants de la première heure, quitte à brouiller les signaux envoyés aux souverainistes issus de la gauche républicaine.
“Islam = islamisme”, pour de nombreux sympathisants l’équation ne semble pas digne d’Éric Zemmour. Le trait est bien trop épais pour le contradicteur érudit et subtil qu’il est à la ville. On se prend à douter de la stratégie suivie car la formule, sans nuance, interpelle. Elle aliène d’emblée tous les Français de confession musulmane qui auraient pu être séduits par le vote « Reconquête ». Pour d’autres, elle porte les germes de la division et potentiellement de la guerre civile. Qui souhaite vraiment soutenir cette équation devant ses propres amis d’enfance, ses collègues ou ses voisins musulmans? L’islam a bon dos. Certes, dans certains quartiers, la multiplication des commerces ethniques et des antennes paraboliques donnent souvent au visiteur l’impression de se sentir plus dans une wilaya du bled qu’en banlieue parisienne. Mais c’est plutôt la politique immigration incontrôlée qui y entasse des populations qui ne veulent pas s’assimiler qui ouvre la voie à l’islamisme. La ficelle prend l’épaisseur d’une corde. 6 millions de français de confession musulmane apporteront leur soutien à Jean-Luc Mélenchon au premier tour et aux législatives alors qu’Éric Zemmour leur tendait pourtant une main fraternelle au mois de décembre, lors de son discours de Villepinte.
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Expatrié moi-même, et dans un pays aux traditions conservatrices, je sais ce que le respect des coutumes locales impose au résident que je suis, et que je respecte bien volontiers. Et c’est pour cette même raison que je mesure l’abîme qui sépare le reste du monde des pays européens, dits “ouverts et tolérants”, mais qui n’exigent rien des nouveaux arrivants. Ainsi, quand « Reconquête » m’a proposé l’investiture pour être candidat aux élections législatives, dans une circonscription des Français de l’Etranger, j’ai d’abord été honoré puis, saisi d’un doute. Serai-je capable de défendre toutes nos positions devant les électeurs de ma circonscription, dont certains binationaux sont de confession musulmane? Clairement, il m’est apparu qu’être candidat c’était m’exposer, à court terme, à la “corvée de bois” et, à long terme, à endosser le costume peu enviable de François Pignon de service dans les dîners.
J’ai accompagné Éric Zemmour dans son aventure politique et il restera pour moi celui qui a eu l’intuition, celui qui a osé dire, celui qui a voulu briser le consensus. Et cela emporte le reste, les maladresses, les erreurs et l’amertume de l’échec. Face à la pauvreté des offres politiques des autres candidats en lice, avec l’islamo-guévarisme surjoué de l’un, la paresse et l’indigence programmatique des autres, Éric Zemmour a su créer une dynamique intellectuelle rafraîchissante qui cassait les mythes ânonnés de façon péremptoire par une gauche hégémonique sur le plan des idées, depuis des décennies. Oser contester son magistère moral constituait en soi une démarche courageuse et donc une nourriture intellectuelle roborative pour moi.
Une autre déconstruction est possible
Certes Éric Zemmour n’est pas Jacques Derrida, mais sa démarche de déconstruction du dogme m’est apparu révolutionnaire en ces temps de conformisme woke. Elle questionne la validité d’une pensée normative, celle de la diversité-chance-pour-la-France, mantra exploité jusqu’à l’os par la gauche depuis 40 ans. La droite ne l’a jamais sérieusement contesté, terrorisée par l’idée de déplaire aux maîtres-censeurs du camp d’en-face. Mais l’équipement de la pensée zemmourienne serait insuffisant si on ne s’en tenait qu’à la contestation de l’idéologie du vivre-ensemble. Il propose également un réarmement conceptuel. Français de confession juive aux ancêtres berbères, cela fait de lui un avocat idéal pour défendre la conception républicaine de la citoyenneté. Quand il s’exprime, c’est le citoyen qui parle (« un homme sans étiquette » dirait Régis Debray). On ne voit que ce qu’il dit et on oublie d’où il vient, à l’image de tous ces “Français de sang mêlé » et néanmoins illustres qui font briller l’esprit français, ici et ailleurs. De Marc Chagall à François Cheng, de Romain Gary à Georges Charpak, de Charles Aznavour à MC Solaar…
Alors que la gauche essentialise et exalte les identités, en flattant les communautarismes, qu’ils soient d’origine ethnique, de sexe, d’orientation sexuelle ou de religion, Éric Zemmour parle de son amour inconditionnel pour la France. Alors qu’il fait l’éloge des devoirs du citoyen, la gauche se complait à flatter les minorités qui ne raisonnent plus qu’en termes de créances dont la société serait débitrice envers eux. En parlant plus aux communautés qu’au citoyen, elle encourage le ressentiment et les contentieux entre oppresseurs (qui s’ignorent) et victimes (professionnelles) quand Éric Zemmour rêve d’une société apaisée où chacun s’élève selon ses mérites et sans passe-droit. Tandis que la gauche rêve d’une rédemption de l’homme blanc hétérosexuel face à l’Autre, de préférence venu des rives sud de la méditerranée, que l’on accueille sans conditions (et qui n’en demandait pas tant), Éric Zemmour propose de restaurer la nation, de ne pas renier notre héritage et de redonner confiance à ceux qui doutent de la viabilité sans heurts de l’Arche de Noé que l’on nous propose en creux. Dans une démarche biblique (et bien peu laïque), qui rappelle la Cène, la gauche enjoint à la génuflexion excusatoire et expiatoire tandis qu’Éric Zemmour parle de ce qui fait la République, de la supériorité de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, de l’assimilation des diversités, du refus de toute demande d’exonération, et enfin de porter un regard honnête sur notre Histoire.
Rétrospectivement, aucun candidat ne soutenait la comparaison avec le programme d’Éric Zemmour. Et on se dit quel dommage car il y avait assez de profondeur pour convaincre bien au-delà de son camp. Entre la République des singularités victimaires que nous promet la Nupes et la République du ruissellement et de l’entre-soi de Macron, il y aura toujours un espace pour refonder une République sociale et entrepreneuse, protectrice car confiante en ses propres forces, fraternelle car maître de son destin, patriote car fière de son histoire. Lendemain de défaite, honneur aux vaincus car ce fut pour une juste cause. La promesse de l’aube sera t’elle tenue? On peut en douter. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les thèmes inscrits à l’agenda politique de cette rentrée. Tous les ingrédients de l’ennuyeuse homélie pénitente wokiste, à peine dissimulée et directement importée d’Hollywood y figurent en bonne place : pèlerinage d’excuses repentantes à Alger, désignation d’un ambassadeur aux droits LGBT, publicité pour l’homme enceint au Planning familial, retour du débat sur le vote des étrangers… Pour les Français, le réveil post-élections a le gout pâteux de la gueule de bois car leur réalité percute la fiction : scotchés devant Netflix, en état d’hypnose dans leur salon, totalement maraboutés par les géniales séries américaines, ces dernières distillent un puissant parfum de militantisme benêt, dégoulinant de bons sentiments mais redoutablement efficace. Black Lives Matter, surenchères victimaires, segmentation des genres, compétition entre sexes, il semble que ce ne soit pas « Reconquête » qui ait perdu les élections, mais bien plus Netflix et Sandrine Rousseau qui les aient effectivement gagnées.
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