Benoît Rayski répond poliment à son confrère Jérôme Leroy au sujet de la controversée allocation de rentrée scolaire.
Jérôme Leroy est une excellente plume. Vibrante et vibrionnante puisqu’elle est trempée dans de l’encre rouge. Très rouge même.
Jérôme Leroy est un tenant du communisme, qui fut grand jadis. Mais on peut considérer, sans le fâcher espère-t-on, que Fabien Roussel n’a pas le charisme de Maurice Thorez.
Sic transit gloria mundi…
Dans son article, Jérôme Leroy mobilise tout son talent (il n’en manque pas), contre Les Républicains qui ont déposé un projet de loi visant à encadrer l’allocation de rentrée scolaire. La droite veut en effet que, au lieu de verser 300 ou 400 euros aux familles pauvres, on transforme cet argent en bons d’achats pour des fournitures scolaires et des vêtements.
A droite, on pense que ces 300 ou 400 euros sont détournés de leur but. Ils serviraient, toujours selon la droite, à acheter des télévisions et des portables. Et les plus allumés des Républicains n’hésitent pas à affirmer que ces sommes serviraient à acheter de l’essence pour les rodéos urbains.
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Ce n’est pas du goût de Jérôme Leroy qui y voit une stigmatisation des pauvres : selon lui, ils sont parfaitement capables de discerner quels sont les achats de première nécessité. Et à l’appui de ces thèses, il convoque le célèbre « salauds de pauvres ». Ce qui est un peu convenu et facile.
Les riches contre les pauvres, les bourgeois contre les prolétaires… Le décor est campé et ne permet aucune discussion car les pauvres -n’est-ce pas ? – ont toujours intrinsèquement raison. Circulez, y’a rien à voir !
Du temps où il était ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, qualifié élégamment par Jérôme Leroy de « battu de Montargis », avait trouvé recevables les arguments de la droite. Nous avons la faiblesse de penser qu’un Ministre de l’Éducation nationale sait de quoi il parle…
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