Accueil Édition Abonné Qatar : l’ami de tous, l’ennemi de personne

Qatar : l’ami de tous, l’ennemi de personne

Doha fait tout pour être utile et indispensable


Qatar : l’ami de tous, l’ennemi de personne
L'émir Tamim bin Hamad al-Thani du Qatar au forum Davos le 23 mai 2022. © Markus Schreiber/AP/SIPA

Pour survivre et prospérer, Doha cultive une diplomatie de sport, de culture ainsi que de dépannage et sauvetage géostratégique. Tout pour être utile et indispensable.


Au-delà des polémiques permanentes, une stratégie claire se dégage de l’ensemble des actions et initiatives qui constituent la politique étrangère du Qatar et qui l’assoient aux premiers rangs des acteurs de la scène internationale. Cette stratégie a deux faces ou deux piliers sur lesquels s’appuie une diplomatie d’influence allant dans le bon sens – c’est-à-dire le nôtre…. Cette stratégie, encourageante pour certains, menaçante pour d’autres, est d’abord et avant tout une police d’assurance vie – tout le monde dans la région se souvient d’août 1990 et l’invasion du Koweït – pour ce tout petit qui se protège en prenant de plus en plus d’importance sur l’échiquier mondial. Ses outils sont la diplomatie culturelle et le jeu du multilatéralisme et ils garantissent à Doha une visibilité aussi marquée que celle de son voisin émirati, mais surtout – et c’est son but ultime – protègent les intérêts vitaux et la survie du pays (entourés de voisins puissants qui convoitent ses richesses et souhaitent le soumettre) en se rendant utile aux intérêts de ses alliés (dont nous faisons partie qu’on le veuille ou non). 

Depuis plusieurs années, le Qatar mène une politique proactive dans la région afin de peser non seulement comme un acteur géopolitique sur qui s’appuyer et sur qui compter, mais également comme un médiateur de crises. Doha articule ses efforts de médiation autour de deux grandes crises mondiales majeures : l’Afghanistan et le dossier du nucléaire iranien. Elle bénéficie dans ce cadre du soutien des États-Unis et des Européens pour lesquels ses liens de confiance avec Téhéran sont un atout considérable. La présence


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 3,80€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous




Article précédent Piscines, jets privés, SUV : la chasse aux « riches » est lancée
Article suivant Sempé, dessine-moi encore la France !
est chercheur en sciences politiques associé à l’ULB (Bruxelles) et à l’UQAM (Montréal). Publications récentes: "Les Emirats Arabes Unis à la conquête du monde" (2021, MAX MILO), "Les nouvelles menaces mondiales: La grande pandémie du déni" (2021, Mardaga).

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération