Notre chroniqueur revient enthousiaste du grand concert parisien des Stones.
Samedi soir, les Rolling Stones ont enflammé l’Hippodrome de Longchamp, à Paris, dans le cadre de leur tournée européenne célébrant une carrière explosive de soixante ans. Cinquante mille spectateurs étaient venus les acclamer.
Dans un français impeccable, Mick Jagger se fendit d’une petite plaisanterie en prétendant avoir rejoint l’hippodrome à vélo, en compagnie d’Anne Hidalgo. Les milliers d’éclats de rires et de sifflets ne se firent pas attendre. Déjà à Amsterdam, la légende du rock de 78 ans avait mis un coup de Boots dans la fourmilière en affirmant le soutien du groupe aux agriculteurs néerlandais manifestant massivement dans tout le pays. Intenable, inconvenant et libre, comme tout rockeur qui se respecte se doit de l’être…
Le rock grand-remplacé
On est parfois tenté de dresser un parallèle entre l’époque où le Rock’n’roll est né et la nôtre. L’Amérique d’Eisenhower était engoncée dans un conformisme moderne et aseptisé qui fut beaucoup raillé au cinéma et dans la littérature. Lisse et profondément moralisant, le mode de vie d’après-guerre érigeait le progrès technologique en avenir indépassable et considérait la moindre critique de l’ordre établi comme
