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La souris Mickey est devenue complètement folle

«  Woke » Disney et Pap Ndiaye, main dans la main?


La souris Mickey est devenue complètement folle
Le personnel de la Walt Disney Company participe à la parade annuelle de la pride à Los Angeles, Californie, le 9 juin 2019 © DAVID MCNEW / AFP

Disney ne se contente plus de proposer de nouvelles productions woke. Le géant du divertissement pour les petits entend redessiner ses anciens personnages pour les rendre compatibles avec les nouvelles idéologies progressistes… En France, quand ils ne seront pas devant leur écran à regarder les dessins animés de la firme, nos enfants devraient être de plus en plus soumis à ces doctrines à l’Éducation nationale, où Pap Ndiaye, professeur de culture américaine, a été confirmé.


Il y a quelques semaines, les dirigeants de Disney ont soutenu que la compagnie devait être beaucoup plus ouverte aux idées « progressistes » ou « woke » selon le terme anglais de ce mouvement gauchisant. Mickey a-t-il des oreilles trop grandes ? Le roi Lion est-il trop mâle ? Dumbo, l’éléphant est-il trop gros ? Les aristochats trop caricaturaux ? Quant à Blanche Neige, n’est-elle pas trop blanche ? Qu’à cela ne tienne. Il faut changer et il ne suffit pas de mettre en route des films qui reflètent et célèbrent nos mœurs sexuelles modernes. Il faut corriger d’urgence tous ces personnages qui ne reflètent plus notre époque.

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Fini de vous amuser les enfants, il faut passer aux choses sérieuses. Un film Disney se doit maintenant de vous éduquer. Et ne gambadez plus dans Disneyworld juste pour le plaisir et l’émerveillement : la vie n’est pas comme ça, il faut que vous l’appreniez. On ne plaisante pas avec les clichés, ils pourraient vous mordre et vous laisser des cicatrices pour la vie. Ne vous laissez plus embobiner par les princes, les princesses, les chevaliers courageux, les héros invincibles, ils avaient tout faux. « Peter Pansexual », ou la « chevalière sans crainte », voilà ceux que vous rencontrerez dans la vraie vie, qui est beaucoup plus juste et moralement correcte que la vie rêvée. Et les parents auxquels ça ne plaît pas, tant pis pour eux.

Blanquer grand-remplacé!

Dans la vie réelle, nous avons aussi, maintenant, Pap Ndiaye, qui est chargé de l’Éducation nationale. Il n’a pas fait ses études chez Disney. Si Mickey est devenu un peu dingue, le nouveau ministre est-il plus raisonnable ? Emmanuel Macron, lors de son discours de victoire à la présidentielle, a affirmé que s’ouvrait un nouveau mandat pour “un nouveau peuple ». Un mandat pour un changement radical. Un mandat qui commence, ceux qui ont des enfants l’auront évidemment remarqué, par le remplacement de Jean-Michel Blanquer par un homme que personne ou presque ne connaissait. Blanquer, assez conservateur, a essayé pendant cinq ans de combattre l’enseignement de gauche, faisant assez bravement face à des revendications nombreuses. Pap Ndiaye, c’est l’opposé : un socialiste engagé qui envisage ouvertement de satisfaire toutes les demandes des fonctionnaires de l’Éducation nationale – ou quasiment toutes, semble-t-il. À commencer par l’augmentation des salaires, probablement la plus justifiée. Mais il y en a d’autres, beaucoup plus dans le style du Mickey nouveau, qui ne laissent pas d’inquiéter…

Pourquoi Macron l’a-t-il nommé ? Il y a deux ans à peine, notre chef suprême fustigeait « certaines théories des sciences sociales entièrement importées des États-Unis ». Qu’il fasse maintenant une volte-face complète sur quelque chose d’aussi fondamental que ce qui est enseigné à nos enfants, prouve que le président de la France n’a pas de principes très solidement amarrés et qu’il agit surtout en fonction des intérêts politiques : dans ce cas, il s’agit de séduire la gauche progressiste.

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Nommer cet ancien professeur d’université et fils de professeur de lycée est incontestablement un signe fort. Un feu vert accordé aux grosses dépenses, à la complicité avec les syndicats d’enseignants et à une éducation revue et corrigée des enfants. Plus encore : historien franco-sénégalais et, plus récemment, directeur du Musée national d’histoire de l’immigration, Ndiaye est pro-BLM, pro-transgenre, pro-woke, pro-Disney, il est pro-tous les nouvelles formes de progressisme. D’ailleurs, il ne s’en cache pas. Dans sa récente lettre aux enseignants, il a révélé cinq priorités, dont la première est la lutte contre les inégalités sociales. Ndiaye déclare qu’il est de sa responsabilité de « prendre en charge le drame de l’injustice » alimenté par le système scolaire.

Macron a-t-il changé d’avis sur la question même de l’identité française?

L’ancien ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, avait mis un point d’honneur à défendre le modèle universaliste de la France, où la citoyenneté et le sentiment d’appartenance à la nation française transcendent la race, le sexe et la religion. Il avait même créé un groupe de réflexion pour combattre les excès importés des États-Unis. Pap Ndiaye, lui, est favorable à la discrimination positive, à l’autorisation d’espaces sûrs pour les personnes de couleur, à la protection des étudiants contre les « discours dégradants » et a déclaré que la France souffrait de « racisme structurel ». Pap Ndiaye est professeur de culture américaine, et cela se voit. Le monde de Disney n’est pas du tout le monde enchanté d’autrefois, celui des valeurs familiales et des aventures merveilleuses, mais le monde moderne, éveillé et transgenre de « Woke Disney ». « Le mouvement BLM a été porté par des femmes. C’est aussi un mouvement qui intègre les enjeux de la lutte contre le sexisme et les enjeux LGBT. Aux États-Unis comme en France, il y a une convergence de ces luttes, et c’est gratifiant » dit le ministre. « Nous réalisons également que maintenant plus que jamais, il est temps pour nous tous de renforcer notre engagement en faveur de la diversité et de l’inclusion partout », a déclaré Bob Chapek, le PDG de Walt Disney, qui vient d’être reconduit à son poste, malgré les pires résultats financiers de l’histoire de l’entreprise. Mais peu importe, une ère responsable va commencer, il va révéler aux enfants la nouvelle doctrine et, grâce au Mickey éveillé, le monde sera meilleur.

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Pourtant, les recettes au box-office douchent un peu cet enthousiasme ruisselant. Le film avec le personnage Buzz l’Éclair a non seulement été un flop de Disney en 2022, mais nombreux sont les parents qui ont protesté contre l’ambiguïté du héros et contre une scène qui montre un baiser entre deux personnages féminins. À trop vouloir faire passer des messages, les réalisateurs en ont oublié qu’il s’agit d’un film pour enfants… et que l’image de Disney est encore solidement ancrée, pour la plupart, dans ce monde merveilleux que l’on veut faire disparaître.

Va-t-on s’inspirer de la méthode Disney pour nos enfants ? Je l’ai dit, la nomination de Ndiaye semble en être une preuve éclatante. Ndiaye cherche à redéfinir l’universalisme pour « prendre en compte les différences ». Il veut un nouvel universalisme qui accorde autant d’attention aux femmes qu’aux hommes, aux homosexuels qu’aux hétéros, aux non-blancs qu’aux blancs. En tant que partisan du multiculturalisme, Ndiaye souhaite introduire cette culture Disney à l’école. C’est prendre des risques inconsidérés, dont le moindre n’est pas de conduire à une société plus divisée et intolérante. Une société où la liberté d’expression et la libre-pensée s’étioleront, où les citoyens s’autocensureront, où les enfants seront les prisonniers d’un système prétendument progressiste mais surtout déconnecté de toute réalité. La nomination de Ndiaye « légitime » cette éducation. Le bon sens serait d’organiser la résistance à cette colonisation idéologique de la pédagogie française. Notre président lui déroule au contraire un tapis rouge. Mais nous ne sommes pas à Cannes et, en haut de ces marches-là, il n’y a pas de palmes d’or. Juste des palmes en plomb qui nous aideront à couler plus vite dans les classements internationaux…

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est directeur de l’IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales). Dernier ouvrage : "Les donneurs de leçons" (Editions du Rocher)

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