La récréation électorale terminée, le gouvernement fait face à la dure réalité du pouvoir d’achat…
Au soir du premier tour, Mélenchon a balancé du lourd : blocage des prix, SMIC à 1 500 euros, retraite à 60 ans… Pas en reste, le gouvernement annonce une hausse des prestations sociales, de la retraite et un « bouclier tarifaire » – ça fait plus com’ et moins communiste que « blocage des prix », mais c’est la même chose. En effet, la logique est la même des deux côtés. L’inflation rognant le pouvoir d’achat par tous les bouts, l’État doit administrer les prix et distribuer des euros pour « redonner du pouvoir d’achat ».
Mais qu’est-ce que le pouvoir d’achat ? C’est de la richesse utilisée au quotidien. Et qui crée la richesse ? L’État avec ses décrets et son imprimerie à billets ou les entreprises qui mobilisent l’huile de coude et le jus de crâne de la nation pour produire ? Il faut arrêter de laisser croire que l’État peut contrôler les prix sans conséquence (gaz, essence, loyer…) et augmenter le pouvoir d’achat.
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Remonter les retraites et certains minimaux sociaux pour rattraper l’inflation est certes nécessaire. Mais il serait plus utile de réduire les charges et le fardeau administratif qui pèsent sur les entreprises afin qu’elles gagnent en compétitivité. La France n’a pas besoin de consommer plus, mais de produire plus. Dans le passé, les beaux parleurs de droite nous ont fait gober qu’une industrie sans usine était l’avenir de l’industrie. Ceux de gauche nous ont fait croire qu’en travaillant moins nous allions tous y gagner plus. Nous connaissons le résultat de ces âneries. Avec une loi sur le pouvoir d’achat, l’État distribuera des euros imprimés par la BCE. Aucune création de richesse ici, mais l’aggravation des déficits, la poursuite de l’inflation, la hausse des taux, la récession et un appauvrissement généralisé… avant une seconde loi sur le pouvoir d’achat dans dix-huit mois ?