Alors qu’il était considéré comme favori à la succession de Christian Jacob à la tête des LR, Laurent Wauquiez renonce à la présidence du parti. Un choix lui permettant de ne pas s’enfermer dans la politique à court terme, pour mieux appréhender la prochaine échéance présidentielle?
On trouve toujours de bonnes raisons pour s’abstenir. Ainsi Laurent Wauquiez a-t-il transmis un long message pour annoncer qu’il se retirait de la compétition pour la présidence de Les Républicains. Quand un texte est si prolixe, je pense que c’est parce que sa conclusion ne va pas de soi.
Laurent Wauquiez avait déjà refusé de participer à la primaire du Congrès qui avait consacré de peu la victoire de Valérie Pécresse face à Eric Ciotti. Présent, il aurait eu de fortes chances de l’emporter.
En quelques mois, cela fait beaucoup d’abandons et le deuxième met à mal la stratégie de LR qui espérait le retour de Laurent Wauquiez après son départ en 2019.
Cap sur la présidentielle de 2027
Cette étrange et renouvelée fuite devant l’obstacle, quelles que soient les motivations nobles dont il les entoure, fait douter de la résolution de Laurent Wauquiez, de sa psychologie, mais non de son ambition. Puisqu’on a bien compris qu’il réserve ses forces, son talent et son intelligence pour 2027.
Certes je ne doute pas que pour remplacer Christian Jacob, il y aura un certain nombre de candidats sans qu’on soit sûr notamment de l’implication des meilleurs, je songe à Bruno Retailleau et à David Lisnard par exemple.
Mais pour 2027 je ne suis pas persuadé que Laurent Wauquiez fasse un calcul si avisé et ne quitte pas les proies successives pour l’ombre.
Son attitude me rappelle que François Mitterrand n’avait jamais compris les hésitations d’un Jacques Delors face à l’échéance présidentielle et qu’il en tirait la conclusion qu’il ne se présenterait jamais. C’était l’avis d’un expert en politique et son intuition s’est avérée juste.
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Toutes proportions gardées, il y a de cela dans la surprenante stratégie de Laurent Wauquiez qui se laisse désirer puis recule à deux reprises. À la longue, ne va-t-on pas lui tenir rigueur d’avoir négligé des responsabilités essentielles en lui faisant payer sa double désertion, lors de la seule échéance qui manifestement l’intéresse, celle de 2027 ?
Laurent Wauquiez peut avoir envie de montrer qu’il sait résister aux attentes qu’il suscite mais en l’occurrence il abuse.
Comme si la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour réussie qu’elle soit, au lieu de favoriser son audace, avait brisé son élan.
Comme s’il avait peur ou que trop habile, il se soit égaré.
LR n’avait pas besoin de cette nouvelle déconvenue. Alors que le successeur de Christian Jacob aura un immense honneur : redonner son lustre à un parti qui, déjà axe central à l’Assemblée nationale, devra retrouver l’influence naturellement dévolue à une droite républicaine indépendante et vigilante.
Laurent Wauquiez a refusé cette belle et honorable mission. Dommage pour lui.
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