On doit déjà deux romans, chez Actes Sud, à la jeune romancière américaine Catherine Lacey, Les Réponses (2019) et Personne ne disparait (2016). Banc vient confirmer l’originalité et la maîtrise de cette autrice américaine.
Banc est l’histoire, racontée à la première personne, de quelqu’un, dont on ne connaît ni le nom, ni le sexe, ni l’origine. Seul indice de départ : « Probablement que ce que je suis ‒ quoi que je sois ‒ est étendu au fond d’un canoë, allongé, les yeux dans le ciel. » Ayant trouvé un abri dans l’église d’une petite ville américaine, il (ou elle, cela ne sera jamais précisé) est découvert là, dormant sur un banc. Comme il reste muet, le révérend propose de l’appeler « Banc ». Il sera recueilli par une famille de la petite communauté religieuse.
Une identité perdue
C’est paradoxalement Banc lui-même, comme je le disais, qui est le narrateur, individu sans mémoire et sans passé, ayant sans doute subi un grave traumatisme, dont on ne saura rien. Sa voix intérieure
