La journaliste Maïa Mazaurette, dans Le Monde, se demande « comment on peut encore être hétérosexuel ». Quelques jours plus tard, elle dénonce, à la télévision, le chanteur Harry Styles, qui ose se grimer en femme sur scène alors qu’il n’est pas homosexuel et ne subit pas les « terribles » discriminations des vrais LGBT…
Imaginez une bourgade tranquille dans les années soixante. Le dimanche matin, la population allait à la messe et écoutait le sermon du prêtre d’une oreille distraite, en pensant à la tarte aux fraises qu’on irait acheter ensuite à la boulangerie d’en face.
Titraille woke au Monde
En 2022, le dimanche, nous pouvons lire, sur nos smartphones, la chronique sexo de Maïa Mazaurette : « Le sexe selon Maïa ». Elle est notre nouvelle prêtresse du sexuellement correct et officie dans Le Monde. Le 10 juin, sa chronique était particulièrement gratinée : « Comment peut-on encore être hétérosexuel ?» s’interrogeait-elle [1]. Évidemment, il s’agit d’une titraille « putaclic », procédé journalistique permettant d’obtenir de nombreux lecteurs, car son propos dans l’article est un tantinet plus complexe en réalité – juste un tantinet, car l’hétérosexualité pure et dure est bien devenue la bête noire des nouveaux prescripteurs du « bien baiser ».
J’en viens à regretter les rubriques sexo des magazines féminins, finalement plus sages, quand elles nous conseillaient, pour pimenter le devoir conjugal, de parsemer le lit de pétales de roses…
Demain, toutes lesbiennes !
Mais revenons à Maïa, en un mot comme en cent, elle nous explique, dans sa chronique, que tester les pratiques homosexuelles nous rendrait plus épanouis au lit. Elle cite, pour commencer, King Kong Théorie, de Virginie Despentes, celle qui a mis le feu aux poudres (ou ailleurs) : « À force de les entendre se plaindre que les femmes ne baisent pas assez, n’aiment pas le sexe comme il faudrait, ne comprennent jamais rien, on peut se demander : qu’est-ce-qu’ils attendent pour s’enculer ? Allez-y, si ça peut vous rendre plus souriants ».
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L’article est un mélange de chiffres de l’Insee et un catalogue de pratiques qu’on ne voit que sur le site Jacquie et Michel. Ainsi, Mazaurette nous apprend que seules 19% des femmes hétéros atteignent l’orgasme, contre 99 % des lesbiennes. Diantre ! Et cela continue encore pendant des lignes et de lignes, où la chroniqueuse nous démontre à coup de chiffres choisis que l’homosexualité, c’est le nirvana.
Mazaurette concurrence les commerçants du Boulevard de Clichy
Évidemment, elle répète le mantra de tous ceux qui prêchent le sexe progressiste : tester l’homosexualité est également « politique ». Je n’ai pas compris cette obsession récente qu’ont les progressistes à mêler sexe et politique. Il me semble, moi, que se mêler de la sexualité d’autrui est le début du totalitarisme.
Vers la fin de l’article, Maïa énumère les différents sex toys qui pourraient aider ses lecteurs à passer le pas. Et la voilà vendeuse de sex shop. Il reste savoureux, cependant, de lire les mots « gode ceinture » dans le quotidien de référence. Mais que serait un article de Maïa sans qu’elle ne fustige la pénétration ? Pratique trop hétéronormée, et qui pourrait aboutir en plus, à la reproduction ! Finalement, il me semble que Maïa, à l’image d’un prêtre en mal d’inspiration, répète en boucle le même « sexo sermon », et que tous nos dimanches sont désormais bercés par une douce monotonie, comme dans notre bourgade d’antan évoquée plus haut…
Le scandale du « queerbaiting », qui « invisibiliserait » les vrais homosexuels
Rappelons que la chroniqueuse rouquine participe également à la messe progressiste de Yann Barthès à la télévision, « Quotidien », sur TMC, dans laquelle elle jouit d’une rubrique quotidienne et à son nom: « La zone de Maïa ».
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Le 9 juin, elle nous a expliqué le queerbaiting, un concept assez flou qui consiste, lorsqu’on est supposé être hétéro, à s’approprier les codes gays, de manière opportuniste [2]. Et de citer des artistes inconnus de moi, pauvre boomeuse. Tel que l’acteur principal de « Stranger Things », une série Netflix qui fait un tabac chez les jeunes, ainsi qu’un obscur chanteur, Harry Styles, qui porte des robes sur scène. Les LGBT+, comme souvent, sont furieux !
Autrefois, au XXème siècle, il existait quelque chose qui s’appelait le rock’n’roll. Nos héros du rock’n’roll ont toujours joué sur l’ambiguïté sexuelle. Bowie posait ainsi en robe sur la pochette de son album « The man who sold the world ». Il existe même une photo du même Bowie roulant une pelle à Lou Reed, et les membres du groupe les « New-York Dolls » arboraient platform shoes et maquillage.
Cela devait faire jaser, après la messe, dans notre petite bourgade. Mais c’était le bon temps.
[1] https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2022/06/05/comment-peut-on-encore-etre-heterosexuel_6128981_4497916.html
[2] https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/la-zone-mazaurette-stranger-things-et-harry-styles-sont-ils-coupables-de-queerbaiting-42923194.html
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