Accueil Politique Mélenchon, le retour en gestation d’un totalitarisme

Mélenchon, le retour en gestation d’un totalitarisme

A la veille du second tour, l’heure du doute


Mélenchon, le retour en gestation d’un totalitarisme
Jean-Luc Mélenchon, leader de la Nupes, arrive dans un bureau de vote à Marseille avec Manuel Bompard pour voter aux élections législatives, le dimanche 12 juin, © Alain ROBERT/SIPA

Nous nous situons certes au début de cette dérive, mais cela constitue l’occasion de dire qu’il est déjà tard…


La sous-estimation collective de la combinaison des deux éléments que sont le retour de l’antisémitisme dans le processus électoral et l’accroissement d’une forme de culte de la personnalité peut conduire à de fâcheux développements. Car cette conjugaison sinistre ne doit rien au hasard.

De quoi s’agit-il ?

D’une part, mesdames Danièle Obono et Danielle Simonnet, personnalités proches de Jean-Luc Mélenchon, introduisent Jérémy Corbyn dans la campagne électorale. Or celui-ci représente, dans un imaginaire suscité, une potentielle victime des Juifs après son éviction de la tête du parti travailliste anglais. Sa réputation de complaisance à l’égard de l’antisémitisme semble n’indisposer personne au sein de la Nupes.

Le cauchemar Mélenchon

D’autre part, la pression monte sur la personnalité prétendument incontournable de Jean-Luc Mélenchon, tribun reconnu, dont le profil d’opposant se meut progressivement en un chef qui réclame le pouvoir. Il délivre ses injonctions au peuple de le « nommer » au sein du couple exécutif français, processus qui ne correspond pas à notre réalité constitutionnelle. Manuel Bompard, au moins aussi proche de Jean-Luc Mélenchon que le sont mesdames Obono et Simonnet, en rajoute en intimant au président de la République la consigne de « le faire ».

À ce stade, il n’est pas nécessaire d’aller plus loin pour sonner, avec gravité, l’alarme. Lorsque l’antisémitisme est couplé à l’injonction utilisée comme moyen d’accéder au pouvoir, une référence s’impose. Elle relève d’un scénario ouvrant à l’émergence ultérieure du totalitarisme. Il est impératif que les responsables des autres formations politiques françaises fassent, aujourd’hui et demain, preuve de clairvoyance en refusant la division fatale qui conduit à un tel cauchemar.

Une inquiétante mécanique se met en branle

Est-ce ici un procès d’intention à Jean-Luc Mélenchon ? Non. Il ne maîtrise, ni n’est conscient de la mécanique ainsi générée. Est-ce ici du mépris à l’égard de ses électeurs ? Non. Des motivations républicaines les animent. Peuvent-ils cependant considérer deux questions :
– puisque Jean-Luc Mélenchon n’est pas antisémite, pourquoi autorise-t-il, sans le désavouer, l’appoint de Jérémy Corbyn dans la campagne de la Nupes ?
– puisque les conditions de nomination d’un Premier ministre en France sont, depuis des décennies, étrangères à toute forme de pression, pourquoi laisser entendre qu’il est possible de forcer la main du président de la République, a fortiori lorsqu’il se nomme Emmanuel Macron ?

Il n’est jamais trop tôt pour s’inquiéter. Le bon moment semble arrivé pour exprimer des doutes salubres.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Pap Ndiaye reconnaît une recrudescence de tenues islamiques dans l’enseignement secondaire
Article suivant Parents ou candidats, vous n’avez rien à craindre du bac!
Marc Benveniste est écrivain. Docteur en littérature comparée de l’Université Nice Côte d’Azur. Derniers ouvrages parus : André Migdal, poète de la Shoah et Rubinstein et Davidoff, chez Auteurs du Monde.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération