Les États-Unis reconnaissent officiellement qu’ils s’inquiètent de phénomènes aériens non identifiés au-dessus de leurs bases militaires… Vite, rappelez Mulder et Scully !
Audition du Congrès américain sur un sujet plus tabou que le sexe des trans
En 2021, le sénateur démocrate du Nevada, Harry Reid, quittant la commission fédérale du Renseignement, déclara que les 400 rapports qu’il avait reçus au cours de sa longue présence dans cette commission devraient être portés à la connaissance du public. C’est un responsable du renseignement de la Marine qui s’en est chargé, lors d’une audition du Congrès, le 17 mai 2022.
Les auditions du Congrès ne sont pas organisées avec la même régularité que les universités d’été des partis politiques français, ni pour des résultats aussi insignifiants. Celle-ci s’est révélée décoiffante.
Pour la première fois en un demi-siècle, elle a traité des phénomènes aériens non identifiés, les UAP (Unidentified Aerospace Phenomena NDLR). Les UAP sont aux OVNI ce que la France Insoumise est à l’islamo-gauchisme, ou les malentendants aux sourds : un synonyme. Si l’on excepte les 11 saisons de « X-Files« , c’était la première réunion sur ce sujet depuis 1969. Il a fallu mettre le fusil sur la tempe de l’armée américaine pour qu’elle accepte d’y participer, mais une fois sur place, les responsables du Pentagone ont admis que la majorité des UAP reste inexplicable… Pour autant, rien ne permet de les qualifier d’extra-terrestres.
Scott W. Bray, le directeur adjoint des services de Renseignement de la marine, a précisé que les objets étudiés n’avaient pas tenté de communiquer avec les aviateurs américains et qu’aucune tentative n’avait été faite dans l’autre sens, non pas pour des raisons de Lost in translation, mais parce que pas un seul de ces vaisseaux ne semblait habité[1].
Plutôt E.T. que les Russes ou les Chinois !
Le Pentagone a juré craché que son précédent programme secret de surveillance des Ovnis avait été dissous, mais en réalité, les usual suspects étant rebaptisés UAP, ledit programme s’appelle maintenant Unidentified Aerial Phenomenon Task Force (Groupe de travail sur les phénomènes aériens non identifiés). Sa responsabilité incombe aux Renseignements de la Navy. L’objectif n’a pas changé : étudier les rencontres du troisième type entre pilotes militaires et véhicules aériens non identifiés.
Le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, qui préside par intérim la commission sénatoriale du Renseignement, a déclaré que « tout ce qui entre dans un espace aérien et qui n’est pas censé s’y trouver représente une menace et il est dans l’intérêt du gouvernement d’en découvrir le responsable.[2] ». Rubio trouverait presque rassurant qu’il s’agisse d’extraterrestres, tant l’inquiète l’idée que la Russie ou la Chine disposent d’une technologie dont les États-Unis n’ont aucune notion.
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Des choses qui n’ont rien à faire là où les pilotes américains les repèrent, il y en a des paquets. C’est ce qu’a constaté un ancien lieutenant de la marine, Ryan Graves qui, avec d’autres pilotes de son escadron, aurait détecté des présences inexpliquées dans l’espace aérien au sud-est de Virginia Beach « tous les jours pendant au moins deux ans », à partir de 2014.
Mais la plupart des témoins préfèrent le silence au ridicule. C’est le défi que les Renseignements américains doivent maintenant relever : convaincre les pilotes de signaler tous les OVNI (en V.O : UFOs), sans craindre d’être stigmatisés comme OUFS.
Une histoire pleine de bruit et de fureur racontée par des aviateurs…
« En fin de compte, lorsque vous avez épuisé toutes les hypothèses et que vous constatez que ce qui se trouve dans notre espace aérien est réel, c’est là que cela devient convaincant et problématique. Nous ne pouvons pas nous permettre que la crainte d’une stigmatisation nous empêche de trouver la réponse à une question fondamentale », a déclaré Marco Rubio. « Je veux que nous la prenions au sérieux et que nous ayons un processus pour analyser les données chaque fois que nous en recevons. Peut-être que la réponse est très simple. Ou pas.[3] »
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Un lieutenant-colonel de l’armée de l’air a dépassé la peur de la stigmatisation en témoignant… sous couvert d’anonymat. Lors d’un combat, en 2012, deux des capteurs de son avion auraient enregistré un objet qui « faisait environ quarante pieds de long (environ 13 mètres), ne respectait pas les principes de l’aérodynamique tels qu’il les comprenait et ressemblait exactement à un TicTac géant.[4] » À l’époque, il s’était tu. Aujourd’hui, sa hiérarchie le prend au sérieux.
Ovni, Ovni et demi… Burqini ?
Le gouvernement américain résoudra peut-être un jour l’énigme des OVNI/UAP. Cela prendra du temps. En attendant, le fait qu’il ait admis publiquement l’existence de choses que la science actuelle ne permet pas d’expliquer a écorné un tabou. Désormais, on entendra plus souvent des témoignages de pilotes ayant croisé en l’air des inconnus au bataillon.
Certains espèrent que la Unidentified Aerial Phenomenon Task Force se penchera aussi sur le nouveau gouvernement français : comme bizarrerie extraterrestre, il n’a sûrement pas son pareil dans l’espace intergalactique !
[1] https://www.npr.org/2022/05/17/1099410910/ufo-hearing-congress-military-intelligence?
[2] https://www.axios.com/2021/05/17/rubio-ufo-concerns-60-minutes-interview
[3] https://nypost.com/2021/05/16/sen-marco-rubio-calls-on-us-to-take-ufo-reports-seriously/
[4] https://www.newyorker.com/magazine/2021/05/10/how-the-pentagon-started-taking-ufos-seriously