La parade électorale a révélé, sans surprise, que la France n’allait pas très bien, comme l’humanité en général d’ailleurs. Nous devons apprendre à vivre dans un monde désenchanté. Une analyse de l’écrivain Patrice Jean.
Quelques jours avant le second tour de l’élection, je roulais sous un pont aux piliers recouverts d’affiches en faveur d’Éric Zemmour. Sous le visage du chroniqueur devenu candidat, on lisait : « Impossible n’est pas français ». Il souriait. J’ai souri également : bientôt les affiches électorales se transformeront en souvenirs, et dans des villages endormis de l’Ariège ou du Cantal, des tribuns continueront d’encourager l’électeur à les élire et à les adopter comme maîtres. Les affiches seront écornées, presque entièrement déchirées, à demi cachées par des avis municipaux ou des annonces de braderies ou de fêtes foraines. Pendant des semaines, les journaux n’auront parlé que de ça, l’élection présidentielle, le point d’orgue de la vie politique française. Et puis la vie reprendra ses droits.
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Qu’attend-on de cette élection ? Pourquoi tant de passion ? Au risque d’être haï, vilipendé, insulté, méprisé, j’ai plutôt l’impression que tous les candidats se ressemblent. Tous les candidats sont démocrates, républicains et veulent le bonheur des Français ; ils ne diffèrent que sur les méthodes pour y parvenir. J’attends impatiemment le candidat
