Pour lutter contre l’arrivée de migrants clandestins sur les côtes anglaises, le gouvernement britannique a décidé de les renvoyer plus loin que les côtes du nord de la France.
Au Royaume-Uni, le gouvernement prétend avoir trouvé une solution au problème des migrants sans papiers qui arrivent par milliers sur ses côtes (26 000 en 2021). Le 14 avril, Boris Johnson a annoncé que les autorités britanniques allaient les envoyer au Rwanda dans des avions affrétés et ce, dès le mois de mai. Une fois là-bas, ils pourront introduire une demande d’asile au Royaume-Uni, sans aucune garantie de succès, ou demander l’asile au Rwanda.
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Le même jour, la ministre de l’Intérieur, Priti Patel, signait un accord avec le gouvernement rwandais qui accepte d’accueillir ces personnes en échange de subventions. Le paiement d’une somme initiale de plus de 145 millions d’euros est prévu. Le projet a été dénoncé comme inhumain par l’opposition travailliste, tandis que l’Église d’Angleterre en la personne de l’archevêque de Cantorbéry l’a qualifié de « ungodly » (impie).
Certains critiques ont pointé le coût de l’affrètement des transports. Pourtant, le but recherché est la création d’une dissuasion suffisamment puissante pour décourager les migrants de tenter la traversée de la Manche. Et selon The Daily Mail, cela pourrait déjà faire son effet. Des groupes de réfugiés iraniens et soudanais interrogés dans la région de Calais par des journalistes ont répondu qu’ils préféraient désormais rester en France. Ils ont cité la peur de guerres potentielles en Afrique et l’exemple du génocide rwandais, en 1994. Le jour de l’annonce, le nombre de personnes traversant la Manche était de 562 ; cinq jours plus tard, il était tombé à 263, mais il est beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions.
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La solution britannique s’inspire d’une loi danoise de 2021 qui permet à son gouvernement d’envoyer des demandeurs d’asile dans les pays tiers pour y introduire leur requête. Les Danois avaient même commencé des négociations avec le Rwanda, qui seront maintenant relancées grâce à l’exemple britannique.