Même si ses idées conservatrices font peur aux wokes et peuvent nous plaire, le rachat pour 44 milliards d’euros du réseau social le plus turbulent du monde, Twitter, par le milliardaire le plus excentrique de la planète, Elon Musk, doit nous interroger.
Il est vrai que dans le paysage des médias mainstream dominés par les ultras-milliardaires progressistes tels que Bill Gates, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et autres George Soros, Elon Musk comme Vincent Bolloré sont des bouffées d’air salutaires. Mais cela ne doit pas nous empêcher de regarder la réalité en face. Il existe désormais une mainmise des ultras-milliardaires sur tous les principaux canaux d’expression et d’opinion des démocraties occidentales. Pire, cette mainmise, combinée avec la maitrise de l’intelligence artificielle donne la possibilité d’influer massivement sur les populations.
Partout où le progressisme règne, les sociétés et les États se délitent doucement mais surement. Les effets du progressisme sont partout les mêmes : division de la nation, déconstruction de la société et des solidarités. Dans ces conditions, les régimes progressistes ne peuvent que s’effondrer. Cela prendra quoi ? 10, 20 ou 50 ans ? mais vraisemblablement pas plus. La vraie question n’étant pas tellement quand s’effondreront-ils, mais par quoi seront-ils remplacés ?
Les géants de la Silicon Valley, rivaux des États-nations
Au temps de la chute de l’URSS, il y avait l’Occident qui était extrêmement fort économiquement et intellectuellement, sûr de lui-même. Aujourd’hui, nous avons trois acteurs essentiels sur la scène mondiale : l’islam qui a remplacé le communisme dans son rôle d’opposant idéologique au capitalisme. Il séduit une partie des habitants européens originaires des pays islamiques. Cela devrait créer des troubles religieux récurrents et violents, mais a priori pas plus. Vous avez ensuite la Chine qui a encore plus augmenté son envergure d’usine du monde avec le Covid et qui va surement devenir de plus en plus hégémonique. Mais dans les 100 prochaines années, nous ne devrions pas être son terrain de jeu prioritaire. Enfin, et surtout, il y a les grands mécènes et soutiens du progressisme, les GAFAM (Google, Apple, Facebook Amazon et Microsoft). Leur taille est désormais tellement phénoménale qu’ils sont les égaux de certains États.
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Pire, ils ont dorénavant une avance quasi irrattrapable sur les Etats: le pouvoir de prévoir et d’influer sur les avenirs possibles. Leur accès quasi illimité à la Big data, leur puissance de calcul, leur avance sans comparaison dans le machine learning[1], le deep learning[2] et l’intelligence artificielle leur permet de pouvoir prévoir l’avenir ou plutôt les avenirs et même de les influencer.
Diviser pour mieux régner
Imaginez-vous seulement les informations qu’a sur vous Google ou Microsoft ? Google et Facebook en savent plus sur vous que votre meilleur ami. Ils sont capables de prioriser votre accès à certaines informations et influent déjà sur vos opinions, jugements, indignations et intérêts. Via le machine learning, ils peuvent prévoir les avenirs possibles, mais aussi tester plusieurs scénarios pour ensuite influencer sur notre avenir à tous.
Le jour où nos États seront devenus faibles de par les impérities des progressistes et les troubles sociaux, religieux et économiques récurrents, vous serez contents de trouver ces grandes firmes. Elles vous proposeront, à la manière de Netflix, un abonnement pour assurer votre sécurité, votre santé, l’éducation de vos enfants, la gestion de votre maison ou de vos affaires personnelles. Via ces abonnements l’on vous prédira les maladies que vous pourrez avoir et on vous préconisera un mode de vie. Moins vous le suivrez et plus votre abonnement vous coutera cher, car plus vous serez susceptible d’avoir besoin de soins médicaux. Il sera quasiment impossible de vous cacher pour manger du chocolat ou fumer une cigarette, parce que vous serez tracés tout le temps. Ces entreprises détiennent déjà aujourd’hui les technologies pour ce contrôle total.
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Alors imaginez où nous pourrions être dans 20 ans. Ces firmes, tout comme le progressisme, ont intérêt à nous individualiser et à détruire toutes les solidarités qui pourraient s’opposer à eux. Remarquez bien que le but ultime des progressistes peut paraitre alléchant : faire de chacun d’entre nous un homme sans limitation dans ses droits. Mais pour y parvenir, il faut détruire les solidarités familiales, religieuses ou nationales ce qui ne pourra que créer un homme sans obligation, sans foi, sans identité. Dans les faits et en dernier ressort, dans ce genre de monde, nous serons seuls, isolés, privés de toute solidarité et à la merci du plus fort.
[1] Ce sont des systèmes informatiques qui peuvent apprendre des données, identifier des modèles, prendre des décisions et améliorer leurs performances à résoudre des tâches sans être explicitement programmés pour chacune. Par exemple en introduisant diverses données comme les anniversaires dans telle ville, les données des cartes de fidélité, les tendances, les achats déjà effectués, il devient possible non seulement d’établir des modèles (à la Saint-Valentin, on vend plus de parfums et de lingeries rouges) mais aussi, via les flux de données, de prédire les prochains achats et de gérer les stocks (Ce vendredi, six flacons roses de parfum pour homme seront vendus au Séphora de Grenoble. Ces systèmes approvisionneront en conséquence directement le magasin).
[2] Le deep learning est une branche du machine learning mais nécessite des puissances de calculs bien plus importantes, et est capable d’apprendre d’autres choses que des données, comme par exemple des images. Il va par exemple pouvoir aller sur les réseaux sociaux comprendre des tendances à partir de publications (des influenceuses d’Instagram postent des photos flacons roses qui sont reprises par des followers basés à Grenoble et dont les points de la carte de fidélité à Séphora viennent à expiration ce week-end).
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