De Nice au Havre en passant par l’Allier, le nouveau roman de Patrice Jean nous invite à suivre le parcours de Romain Bisset, un jeune homme français idéaliste ayant rompu avec son milieu familial bourgeois, et à la recherche d’une haute et mystérieuse figure de la gauche intellectuelle…
S’il existe encore quelques lecteurs mal-pensants qui aiment à lire autre chose que les émouvantes tribulations de ces migrants au grand cœur, qui, dès leur arrivée sur notre sol, s’impliquent avec courage et abnégation pour contribuer au développement et à la prospérité d’un pays peuplé de brutes inhospitalières. Si on trouve encore d’odieux réactionnaires las de se voir proposer sur les étals des libraires des injonctions à la protection de la Terre-Mère. Pour tous les dégoûtés des diatribes sur les mâles blancs de plus de cinquante ans, pour ceux qui résistent farouchement à l’injonction à la fraternité universelle, pour les réfractaires à l’écriture inclusive, pour ceux qui refusent de célébrer les woke de tout poil, bref pour tous les affreux, voici un excellent roman à se mettre sous la dent. Il enchante par la justesse et l’ironie du regard qu’il porte sur l’endoctrinement ambiant. Lisez, toutes affaires cessantes, Le parti-pris d’Edgar Winger de Patrice Jean.
Romain, jeune idéaliste des années 2020
Nous sommes, au début du roman, juste avant le grand renfermement que causa l’épidémie de Covid. Romain, rejeton d’un infâme capitaliste, a renié ses origines nécessairement « nauséabondes » pour s’engager dans un parti fumeux qui réunit tous les courants absurdes et au goût du jour existant au sein des différents mouvements politiques français, tant de gauche que progressistes.
On n’est pas sans savoir, en effet, fait écrire Patrice Jean à Romain, que : « L’histoire de France est une longue sédimentation de substances obscurantistes (christianisme, patriotisme, monarchisme, capitalisme, impérialisme, machisme, colonialisme) qu’il est nécessaire de dissoudre dans l’acide révolutionnaire. »
