Dans la troisième plus grande ville de l’Ouganda, les femmes sont désormais invitées à s’assoir à l’arrière du véhicule.
En Ouganda, les autorités de la ville de Lira ont pris un arrêté officiel interdisant aux vendeuses de marché de s’asseoir dans la cabine des conducteurs de camion.
Votée à la suite d’un accrochage qui a coûté la vie à neuf personnes et blessé 19 autres en janvier, cette décision vise à atténuer les nombreux accidents qui se sont multipliés dans la région nilotique de Lango. Une enquête a été dépêchée et a rapidement rendu ses conclusions pour le moins surprenantes. Selon la police locale, cet accident serait dû à une conduite imprudente et une surcharge de poids. Mais également à la présence de vendeuses de marché dont les tenues, des robes courtes qui dévoilent leurs cuisses, auraient distrait le chauffeur, lui faisant perdre le contrôle de son véhicule selon le quotidien The Monitor.
Interrogé, Patrick Opio Obote, président de la Lira City Mobile Market Vendors Association, a confirmé que certaines commerçantes « s’habillaient de manière indécente et exigeaient de s’asseoir à la place du copilote afin d’échapper à la poussière présente sur la route ».
« Aucune femme n’est désormais plus autorisée à s’asseoir devant avec le chauffeur, même si elle est l’épouse du propriétaire du véhicule, nous ne vous le permettrons pas » a déclaré de son côté le porte-parole de l’Association des transporteurs urbains de Lira, Bernard Anyeko Matsanga. La mairie a d’ailleurs ordonné aux agents de police de commencer à utiliser les caméras de vidéosurveillance pour arrêter tous les conducteurs qui enfreignent la loi et les inculper en conséquence.
Sur les réseaux sociaux, les Ougandais ont eu des réactions incrédules face à cette directive et n’ont pas hésité à faire part de leurs avis. Si certains ont applaudi cette décision, réclamant qu’elle soit étendue aux bus ou aux taxis « Uber », d’autres ont exigé que la municipalité prouve la responsabilité des femmes dans ces accidents, pointant une autre réalité : celle des entreprises qui emploient des chauffeurs sans qualifications afin de réduire les coûts salariaux sous l’œil tacite des autorités municipales.