Et si Emmanuel Macron était le vrai visage de l’extrémisme ?
La « diabolisation », vieille compagne de route du Rassemblement national un temps détournée contre Éric Zemmour, s’est à nouveau mise en marche contre Marine Le Pen afin d’assurer la réélection d’Emmanuel Macron. Ce dernier connaît la force de ce processus capable de conditionner le vote de nombreux citoyens effrayés. Il en a donc profité récemment pour apporter sa petite pierre à l’édifice afin de détruire l’image « politiquement convenable » que Marine Le Pen avait réussi à se constituer pendant cinq ans. Interrogé par Caroline Roux, il a ainsi décrit son adversaire pour le second tour : « Le vrai visage de l’extrême droite revient : c’est un visage qui ne respecte pas les libertés, le cadre constitutionnel, l’indépendance de la presse, et les libertés fondamentales, des droits durement et chèrement acquis qui sont au cœur de nos valeurs [1] ». Cette sortie d’Emmanuel Macron a une saveur particulière au regard du bilan de son quinquennat.
Qui menace nos libertés?
En effet, en termes de libertés, jamais celles-ci n’avaient été autant mises à mal que depuis son arrivée aux affaires : liberté d’aller et venir, liberté de manifestation, liberté de réunion, liberté d’éduquer nos enfants comme nous le souhaitons, liberté de travailler, liberté d’opinion, liberté d’expression, liberté de culte, liberté de prescrire, ou encore liberté d’association… Les libertés fondamentales ont été inlassablement piétinées par un président qui prenait conseil auprès de cabinets privés pour gérer les crises difficiles. Certains affirment que l’opposition n’aurait pas fait mieux si elle avait été aux affaires ? Ce qui est probable, c’est qu’elle n’aurait pas pris ses ordres chez McKinsey, qu’elle ne se serait pas servie de sa position à la tête de l’État pour bafouer les libertés fondamentales pendant que s’accumulent les scandales et la corruption. Elle se serait contentée, comme beaucoup l’ont proposé au début de la pandémie par exemple, de miser sur les corps intermédiaires et le tissu associatif, de faire confiance aux Français pour gérer cette pandémie. Peut-être aurait-elle profité de cette situation de crise, à l’inverse d’Emmanuel Macron, pour recréer le ciment national français fragilisé par des années de perte de nos repères culturels et moraux.
A lire aussi, Jonathan Sturel: Le Conseil constitutionnel face à un choix historique
Ensuite, Emmanuel Macron a le mauvais goût d’accuser l’opposition de ne pas respecter le Conseil constitutionnel. Rappelons d’abord que ce Conseil a donné son aval, pendant cinq ans, à toutes les mesures liberticides prises par notre président, du « délit de violation du confinement » jusqu’au « passe sanitaire » devenu, toujours avec la bénédiction des Sages, un « passe vaccinal ». Le Conseil s’est également fait le défenseur de l’immigration massive par la création du « principe de fraternité » qui extrapole le préambule de la Constitution, principe qui permet aux associations aidant les clandestins de continuer d’opérer sans être inquiétées, ou encore par la censure de l’article 26 de la « loi séparatisme » qui aurait dû permettre de refuser le titre de séjour aux migrants qui rejettent les principes de la République [2]. Il apparaît, finalement, qu’une véritable collusion d’intérêts a rapproché Emmanuel Macron du Conseil Constitutionnel quitte à ce que ce dernier outrepasse ses fonctions en avalisant des décisions qui auraient dû être déclarées inconstitutionnelles. Comment peut-on reprocher à Marine Le Pen de vouloir passer, tout comme Éric Zemmour, par l’onction populaire pour modifier la Constitution, alors qu’Emmanuel Macron, lui, n’a même pas pris la peine de la modifier pour faire passer des mesures inacceptables dans notre droit ? La Constitution appartient au peuple de France. Elle doit être à son service et non l’inverse. Les Français ont le droit de la modifier comme bon leur semble.
Au suivant!
Parlons enfin de l’indépendance de la presse dont Emmanuel Macron se fait tout à coup l’ardent défenseur ! Pendant cinq années, il a accumulé les « rencontres » et les « consultations citoyennes » avec des citoyens triés sur le volet sous la caméra complaisante de journalistes acquis au pouvoir, excluant immédiatement ceux qui risquaient de rendre un son de cloche contraire à la doxa dominante comme ce fut le cas pour Russia Today ou Sputnik bien avant que la guerre russo-ukrainienne n’ait été déclarée. Pendant cinq années, les médias aux ordres se sont fait les relais de sa politique brutale, crachant sur la « lèpre populiste [3] », occultant les violences contre les gilets jaunes éborgnés, se focalisant sur les excès en marge des manifestations, pointant du doigt les Français opposés aux vaccins contre le Covid et les assimilant à des « complotistes », à des irresponsables, voire à des criminels. Non-respect des libertés, du cadre constitutionnel et de l’indépendance de la presse… Il n’y a aucun doute, Emmanuel Macron aura été le véritable visage de l’extrémisme pendant les cinq ans passés au pouvoir. Il est désormais temps de se passer de ses services pour les cinq années qui viennent.
[1] « Les 4 vérités – Emmanuel Macron », France.tv, le 13/04/2022.
[2] « Décision n° 2021-823 DC du 13 août 2021 », Conseil constitutionnel, 13/08/2021.
[3] « Migrants : Macron défend ses choix et fustige la «lèpre» populiste en Europe », Le Figaro, le 21/06/2018.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !