À l’occasion de notre numéro 100, François Jonquet vous parle de ses années Causeur…
À l’appel formulé par la rédaction de Causeur, je me propose de livrer mon humble témoignage sur mes années passées à lire le magazine Causeur. En préambule, je tiens à signaler que je suis aveugle. Dans la terminologie politiquement correcte, on parle de non-voyant. Par conséquent, je fais partie, théoriquement, des minorités que la gauche se targue de défendre à longueur de journée. Ma découverte de Causeur date de l’année 2016, année de mes 20 ans. À cette époque, Hollande était président et la France subissait une vague d’attentats islamistes inédite.
Ainsi, le samedi 14 mai 2016, je découvre le site Causeur complètement par hasard. En effet, Eric Zemmour avait mentionné le magazine lors d’une interview accordée à l’émission C à vous. Une fois parvenu sur le site, je découvre des articles qui me confortent dans ma prise de conscience d’une France en déclin, d’une gauche ayant perdu tous ses repères moraux pour s’adonner au communautarisme et à la moraline.
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L’un de mes premiers articles lu est celui d’Elisabeth Levy datant de novembre 2015 et intitulé « nous sommes partout ». Il dénonçait déjà ce politiquement correct avec un ton mâtiné d’humour et de dérision qui caractérise à merveille l’esprit français. Il relatait également les attaques dont Causeur faisait l’objet et s’amusait de la perte d’influence intellectuelle de la gauche devenue peu à peu inaudible. À partir de cet instant, je suis un lecteur régulier du site même si je ne m’abonne guère à l’époque.
Toutefois, il m’arrive de consulter le magazine lors d’événements particuliers. Ainsi, le magazine d’octobre 2016 intitulé « Zemmour le gaulois » est mon premier magazine Causeur acheté. Ce numéro a engendré une grosse polémique, car l’écrivain avait déclaré « respecter ceux qui sont prêts à mourir pour leur foi, ce dont nous ne sommes plus capables ». La presse de gauche avait fait ses choux gras de cette phrase sortie de son contexte. Je me suis décidé à prendre un abonnement numérique en novembre 2020. Depuis lors, je lis les articles du magazine chaque mois. En 2021, le numéro consacré à Napoléon m’a particulièrement plu en raison de la diversité des intervenants. De même, il est intéressant d’observer l’esprit de contradiction du magazine qui n’hésite pas à accueillir des détracteurs dans ses colonnes.
Pour conclure, je tiens à adresser ce message à la rédaction et en particulier à Elisabeth Lévy. Gardez cet esprit de sérieux, d’humour et de dérision qui caractérise votre journal. En effet, à notre triste époque qui ne tolère plus le second degré, l’humour est le meilleur vecteur d’intégration pour sauvegarder une société vivable. Je suis d’ailleurs affecté de constater à quel point le politiquement correct à gangréné les esprits même au sujet du handicap. Les personnes dites valides n’osent plus s’adresser à un handicapé, de peur de froisser sa susceptibilité. Il en va de même pour toutes les autres minorités. Cet état d’esprit, si nous n’y prenons garde, peut irrémédiablement détruire l’universalisme républicain et forger un communautarisme désastreux.
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Il faut donc, plus que jamais, garder cet esprit si français fait d’intelligence, d’humour et d’autodérision, pour que la nation perdure, et pour que le vivre ensemble ne soit pas cette expression vide de sens sans cesse employée par une gauche qui a renoncé à la patrie, à l’éducation, à l’autorité et à l’assimilation. Pour toutes ces raisons, je souhaite le meilleur avenir possible à Causeur : vive la liberté d’expression, vive l’humour, vive la République et surtout, surtout, vive Causeur.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
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