Le pays du soleil levant ne plaisante pas avec la chevelure de ses adolescentes. Le Bushido capillaire est très précis…
Dans certains collèges japonais, les filles n’ont pas le droit de porter une queue de cheval. Selon un reportage publié le 10 mars par Vice World News, cette coiffure qui découvre la nuque féminine est jugée intolérable, parce qu’elle est de nature à enflammer la libido des adolescents. Par conséquent, ces derniers peineraient à se concentrer pendant les cours.
Cette règle fait partie d’un ensemble de normes imposées plus aux filles qu’aux garçons et qui spécifient jusqu’à la hauteur des chaussettes et la forme des sourcils – sait-on jamais, des fois qu’un message subliminal à caractère sexuel y serait dissimulé. Les culottes doivent être blanches pour éviter qu’elles soient visibles à travers les vêtements. Si les cheveux d’une fille ne sont pas lisses et noirs, elle doit apporter la preuve, photographies à l’appui, que leur forme et leur couleur sont naturelles.
À lire aussi : Japon: des musulmans sous surveillance
Ces règles font partie d’un code, le « buraku kosoku », qui remonte aux années 1870. Outre leur caractère puritain, elles imposent une certaine uniformisation qui est typique des traditions japonaises. L’individu ne doit pas trop se singulariser. Aujourd’hui, de nombreux parents et élèves dénoncent ces règles comme sexistes, dans la mesure où elles encouragent les filles à considérer que leur sexualité ne leur appartient pas.
En 2021, le gouvernement a proscrit de tels interdits, mais les collèges ne sont pas punis s’ils les maintiennent. Chaque établissement peut imposer ses propres normes. Il y en a même qui interdisent la queue de cheval, mais permettent la coupe bob qui découvre autant la nuque. Au pays du soleil levant, l’uniformisation n’est plus uniforme.