La guerre en Ukraine et son importante couverture médiatique exercent des effets psychologiques étonnants sur la population française…
Le 3 mars, Slate rassemble des témoignages de citoyens lambda qui parlent de leur état d’angoisse permanente, voire de leur peur d’une guerre nucléaire. Beaucoup se déclarent incapables de se détacher des chaînes d’information en continu, de sorte que Psycom, un organisme public d’information, recommande – sans surprise – de « limiter [son] exposition aux informations ».
Au lieu de rester transis d’inquiétude face à la crise, deux groupes passent à l’action. D’un côté, il y a les va-t-en-guerre, ceux qui veulent rejoindre la légion internationale et se battre contre les Russes aux côtés des Ukrainiens. Certains sont d’anciens militaires, comme ce Finistérien de 57 ans interviewé par France 3 Bretagne. Déterminé à « défendre ses valeurs » et à « arrêter Poutine », et ayant reçu l’aval de sa fille de 14 ans, il est parti le 11 mars en compagnie de deux hommes et d’une femme plus jeunes que lui, mais prêts pour le combat.
Pour ceux qui n’ont pas d’expérience militaire, un stage de 48 heures a été organisé près de Bordeaux par un ancien des forces spéciales. Les apprentis Rambo, qui veulent soit partir là-bas soit se préparer pour une éventuelle extension du conflit à la France, ont reçu une formation de base à la guerre urbaine et périurbaine.
L’autre groupe est celui des dévots de l’Apocalypse qui cherchent à prévenir un Armageddon nucléaire. Depuis le début de la guerre, la vente d’abris nucléaires a explosé en France. Le PDG de la société Amesis Bat a confié à France TV Info avoir reçu 20 % de commandes supplémentaires. Un autre constructeur spécialisé dans ce domaine, Bünkl, a vu la fréquentation de son site augmenter de 4 000 % pendant la même période. Un bunker standard de 14 mètres carrés pour six personnes coûterait 96 000 euros ; le modèle de luxe, de 26 mètres carrés pour accueillir 12 personnes, 116 000 euros. Les plus luxueux peuvent comporter sauna, piscine ou piano à queue. Certains Français ont déjà la nostalgie du confinement.