Les woke n’ont pas d’humour. Voir dans l’emportement et le geste violent de Will Smith aux Oscars le geste d’un preux chevalier ne tient pas vraiment.
Ça y est, Will Smith vient de démissionner de l’Académie des Oscars. Si beaucoup d’hommes et de femmes ont soutenu son geste exécrable, à gauche comme à droite, quelques voix se sont élevées pour critiquer sa gifle à l’humoriste Chris Rock… mais il y a une personne qui se sort injustement et silencieusement indemne de cette histoire, et c’est bien Jada.
Une blague pas aussi insultante qu’on ne l’a dit
Elle aurait été offusquée par « l’insulte » de Rock, qui fut entendue par des millions de personnes. Mais a-t-on vraiment réfléchi aux paroles de l’humoriste ? Alors voilà, soyons objectifs : il a dit « Can’t wait to see you in G.I. Jane 2 ! »
Que peut-on en tirer ?
Il n’a pas dit que sa tête ressemblait à un genou, ou que sa nouvelle coupe l’avait enlaidie.
Il a tout simplement comparé l’actrice à Demi Moore dans le célèbre navet de 1997. C’est sans doute « l’insulte » la plus flatteuse jamais prononcée.
Parce que, voyez-vous, si je souffrais moi-même d’alopécie et qu’on me comparait à l’amazone et sublime Demi Moore, je rirais avec tout le monde, je vous applaudirais et je vous dirais MERCI.
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Chris Rock n’a fait que constater ce que tout le monde savait déjà : Jada n’avait plus ses cheveux. Cachez ce crâne chauve qu’on ne saurait voir !
La courtoisie, c’était mieux avant
Les humoristes manquent-ils parfois d’élégance ? Certes, mais on ne les paie pas pour être raffinés, et ce, depuis les bouffons du Moyen Âge. Les humoristes sont devenus des cibles faciles dans un monde indigné de tout et atteint d’une susceptibilité bien « woke », qui nous prive du rire et de la légèreté. Chris Rock, qui a si souvent dénoncé la « cancel culture », en a fait les frais.
Enfin, si Will Smith a bel et bien commis le péché capital de la Colère, c’est Jada qui l’y a entraîné de son menton relevé et de son regard pathétiquement approbateur.
Will Smith a-t-il agi par amour ? Je n’en doute pas, l’amour, le vrai, fait faire toutes les folies. Mais alors, la femme a la responsabilité d’engager l’homme dans une meilleure et plus noble voie. C’est elle qui, dans la tradition française puis occidentale de l’amour courtois transmise jusqu’à nous, permet de canaliser les énergies masculines et de débrutaliser l’homme là où sa brutalité eut été totalement inutile.
Or nous sommes devenus tellement incultes de virilité, que nous ne sommes même plus capables de nuancer : les hommes ne doivent pas se battre pour des insignifiances. Encourageons-les plutôt à secourir les demoiselles harcelées par la racaille dans un wagon de métro, là où manque cruellement le coup de poing qui compterait vraiment.
Mais voilà, nous avons plutôt affaire à une enfant hypersensible qui n’accepte pas qu’on puisse la taquiner. Jada Pinkett Smith n’est pas une vache sacrée. Elle n’est… qu’une peau de vache !
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