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Face au terrorisme, l’erreur tragique de la justice israélienne

Diaa Hamarsheh, un terroriste palestinien sorti de prison, a tué cinq personnes dans la banlieue de Tel Aviv


Face au terrorisme, l’erreur tragique de la justice israélienne
Funérailles d'une de victimes de l'attentat de Bnei Brak, 30 mars 2022 © Oded Balilty/AP/SIPA

La nouvelle vague de terrorisme qui frappe Israël ne remet pas seulement en cause la sécurité quotidienne des Israéliens, mais elle interroge la validité du modèle israélien de lutte antiterroriste, dont la réputation n’est plus à faire. 


Confronté au terrorisme depuis de nombreuses décennies, l’État hébreu peut compter sur l’excellence de ses services de sécurité et de renseignements, sur la détermination de ses dirigeants à éradiquer la menace terroriste et sur la résilience de sa société civile.

Une décision judiciaire polémique

Un élément vient toutefois assombrir ce tableau et constitue en quelque sorte le maillon faible d’Israël – mais aussi d’autres pays et notamment de la France – face au terrorisme djihadiste. Ce maillon faible est celui de la justice. Pour s’en convaincre, il faut lire les premiers éléments de l’enquête sur l’attentat de Bnei Brak, qui a fait cinq victimes. Son auteur avait été emprisonné il y a quelques années, après avoir projeté un attentat suicide. Pourtant, le tribunal militaire a fait preuve à son égard d’une clémence stupéfiante, en acceptant un « plea bargain » aux termes duquel le terroriste en puissance n’a passé que deux ans et demi derrière les barreaux, avant d’être libéré et de pouvoir mettre à exécution ses projets criminels.

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La justice militaire israélienne n’est pas réputée pour être spécialement laxiste et elle prononce souvent des peines de prison à perpétuité contre les terroristes palestiniens. Comment expliquer sa clémence dans le cas de Diaa Hamarsheh? Le journal Ha’aretz nous donne quelques éléments de réponse. Lors du procès de 2013, le tribunal a été convaincu par les réquisitions du procureur et par la plaidoirie de l’avocat de l’accusé et lui a accordé une « seconde chance ». Le juge a même été jusqu’à considérer que Diaa Hamarsheh avait été “victime d’une escroquerie”, n’ayant pas reçu du Djihad islamique la ceinture explosive qu’il avait payée

Faut-il permettre aux terroristes de s’amender ?

Plus qu’une simple erreur d’appréciation presque comique, il y a là un défaut de compréhension, dont les conséquences se sont avérées tragiques. La clé de cette incompréhension du phénomène terroriste de la part de la justice israélienne est donnée par le dernier roman de Karine Tuil, dont nous avons rendu compte dans ces colonnes. L’erreur du juge israélien est en effet partagée par ses collègues français, comme la juge antiterroriste héroïne du livre La décision. Comme elle, il croit que le terrorisme de l’État islamique s’apparente à la criminalité de droit commun et que le rôle de la justice est de permettre aux criminels de s’amender, en leur offrant une seconde chance.

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Cette conception erronée ne relève pas seulement de la politique pénale, mais procède plus fondamentalement d’une vision de l’homme qui nie la possibilité même du mal radical, en considérant que les terroristes, même les plus extrémistes, peuvent être ramenés dans le droit chemin. Cette erreur philosophique s’avère lourde de conséquences, en Israël comme en France. Face au terrorisme, le présupposé d’humanité des criminels se retourne contre leurs victimes. Comme dit le Talmud, « la pitié pour les méchants fait tort aux justes ».



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