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Macron: une réélection «quoi qu’il en coûte»

Incompétent et irresponsable économiquement… mais premier dans les sondages


Macron: une réélection «quoi qu’il en coûte»
Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin, Paris, 23 février 2022 © Alfonso Jimenez/Shutterstock/SIPA

La frénésie dépensière du gouvernement tombe à pic pour Emmanuel Macron, en pleine campagne présidentielle!


« Nous sommes en guerre », avait déclaré et répété plusieurs fois Emmanuel Macron devant 20 millions de téléspectateurs le 20 mars 2020, en pleine crise du Covid. 454 milliards d’euros et 730 jours plus tard, en mars 2022, la dette de la France approche dangereusement les 3 000 milliards, ce qui n’a pas l’air de ralentir la distribution des milliards. Après 25 à 26 milliards d’aides diverses, chèque énergie, chèque inflation, remise carburants, « bouclier tarifaire » contre la hausse des prix du gaz et de l’électricité, voici maintenant un plan de 15 milliards d’euros pour la police, plus un plan de « résilience » de 3 à 4 milliards – on ne sait pas exactement, et de toute façon on n’est pas à 1 milliard près –, à quoi il faut ajouter un « dégel » du point d’indice des fonctionnaires pour un minimum de 2 milliards par an.

Nous venons de vivre deux quinquennats sous le joug de deux énarques socialistes et étatistes, obsédés de redistribution et démagogues au plus haut degré

Sur ce dernier point, Emmanuel Macron ne fait que copier son prédécesseur, François Hollande, qui avait augmenté cet indice à deux reprises, en 2016 et en 2017, espérant encore candidater à sa réélection. Le point d’indice avait été « gelé » ensuite, ce qui n’empêchait aucunement d’ailleurs des hausses catégorielles de traitement pour la plupart des fonctionnaires. Pauvre Amélie de Montchalin. Pas de chance pour la ministre qui se vantait de ne pas « céder à la démagogie » électorale, « contrairement à tous les gouvernements en fin de mandat », la hausse du point d’indice étant évidemment soutenue à l’unanimité des neuf fédérations syndicales de l’administration représentant ses 5,7 millions de fonctionnaires-électeurs ! Notre pauvre Amélie qui est officiellement « ministre de la Transformation et de la Fonction publiques » a dû avaler son chapeau à fleurs : elle a été finalement contrainte d’annoncer dans une interview au Parisien, que ce fameux point d’indice serait « dégelé » avant l’été.

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Définition du mot « démagogie » par le Larousse : « Aptitude consistant à flatter les aspirations à la facilité ou les préjugés du plus grand nombre pour accroître sa popularité, obtenir ou conserver le pouvoir. » Nous y sommes. Notre pays étant dirigé depuis longtemps par des démagogues qui en sont arrivés à le ruiner – nous y sommes également –, c’est tout de même la première fois, à notre connaissance, qu’un ministre de la Fonction publique de plein exercice prononce le mot de « démagogie » pour s’y opposer d’abord et pour s’y soumettre ensuite !

Une phénoménale fièvre de démagogie

Sur l’état réel du pays, sur le désastre économique qui pointe à l’horizon, la Cour des comptes s’est manifestée à sa façon en février dernier dans son traditionnel rapport public annuel, s’inquiétant du « décalage » avec le redressement des comptes publics effectué par nos partenaires européens et classant la France parmi les cancres de la zone euro. L’Institut Montaigne et le cabinet Mazars, de leur côté, viennent de réaliser un baromètre inédit des impôts de production en Europe. Ce qu’ils ont constaté n’est pas beau à voir : ces impôts qui frappent toutes les entreprises avant même qu’elles ne fassent de bénéfices ont avoisiné 100 milliards d’euros en France pendant l’année 2020, soit quatre fois plus qu’en Allemagne. Si l’on enlève la Suède, qui n’a pas les mêmes systèmes de calcul que les autres pays européens, il n’étonnera personne de savoir que, pour ces impôts imbéciles et destructeurs, c’est la France qui est en tête des mauvais élèves européens : ils pèsent chez nous 4,4 % du PIB, loin devant le second du classement, l’Italie, avec 2,5 %, l’Allemagne étant à 0,7 %.

Quant à la dette colossale de notre pays, on a appris qu’elle avait été officiellement établie par l’Insee à 2 834 milliards d’euros au troisième trimestre 2021, contre 2 275 milliards en mai 2017, lors de l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée, soit près de 600 milliards supplémentaires ! Et ce sont nos enfants et petits-enfants qui vont devoir prendre en charge tous ces milliards, résultat d’une phénoménale fièvre de démagogie telle qu’on n’en avait pas vu dans l’histoire de France depuis l’empereur Napoléon ou même peut-être depuis Louis XIV.

C’est pure folie de continuer à dépenser comme nous le faisons

Quand on parle de dette publique, inutile de préciser qu’il s’agit d’argent emprunté. Agnès Verdier-Molinié, la directrice de la Fondation iFRAP, pour une tribune publiée sur le site d’Atlantico en février dernier, a fait le calcul que « 2020 restera l’année de tous les records avec 438 milliards empruntés par nos administrations publiques »[1]. Pour 2021 les besoins de financement devraient s’établir d’après elle à 416 milliards et pour 2022 se situer entre 330 et 345 milliards, sachant que ces emprunts doivent couvrir non seulement nos dépenses courantes mais aussi le remboursement de dettes anciennes qui arrivent à échéance (180 milliards en 2023).

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Le problème est à terme. C’est celui du taux de remboursement de nos emprunts sur 10 ans qui est actuellement de l’ordre de 1%, mais qui est en train de grimper. S’il monte d’1 point de plus, nous précise Agnès Verdier-Molinié, « c’est un coût supplémentaire de 22 milliards d’euros par an au bout de cinq ans. Mais si jamais ce taux venait à augmenter de 4 points, alors la hausse serait de 88 milliards au bout de cinq ans ». C’est pure folie pour l’Élysée et Matignon de continuer à dépenser et à emprunter comme nous le faisons. On dit que le pouvoir est une drogue dure. Les Français n’ont plus la moindre chance, maintenant que la faillite du pays est avérée, de s’en sortir sans dégâts. La secousse sera terrible. Quand ? On ne sait pas.

Ce que l’on sait en revanche, c’est que nous venons de vivre pendant deux quinquennats sous le joug de deux énarques socialistes et étatistes, obsédés de redistribution et démagogues au plus haut degré, dont l’incompétence pour gérer efficacement un grand pays moderne aura occasionné pour les générations à venir des ravages dépassant l’entendement. Et que le plus jeune des deux soit quasi assuré d’être réélu en avril ne peut qu’ajouter de la peur devant cet avenir terriblement dangereux qu’il risque de laisser en héritage à ses concitoyens. Ajoutons qu’autant de démagogie, autant d’incompétence et d’irresponsabilité économique, alliés à autant de suffisance, ça, on n’avait encore jamais vu !

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[1] Agnès Verdier-Molinié, Planquer les chiffres sur la dette publique ne la fera pas disparaître, Atlantico.fr, 12 février 2022.



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Journaliste et entrepreneur

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