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[Enquête] Clientélisme, les politiques se voilent la face

Grande enquête chez les politiques islamopportunistes...


[Enquête] Clientélisme, les politiques se voilent la face
Les députés Jean-Luc Mélenchon et Danièle Obono, sur les bancs de l'Assemblée nationale, Paris, 22 mars 2020 © LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA

Tous les partis sont frappés par la démagogie communautaire, même le RN, mais c’est indiscutablement à gauche que les dérives islamophiles sont les plus graves.


Municipales de 2020, stupéfaction à Vénissieux (Rhône). Yves Blein, candidat LREM à la mairie, ancien député PS, ex-patron de la très laïque Fédération Léo-Lagrange, noue entre les deux tours une alliance totalement contre nature avec la liste emmenée par un certain Yalcin Ayvali. Ce dernier était candidat aux législatives 2017 sous l’étiquette du Parti Égalité Justice, ouvertement pro-Erdogan, partisan d’un moratoire sur la laïcité… Yves Blein voulait prendre la ville aux communistes, il était prêt à s’allier à des islamistes pour y arriver. Il a finalement perdu face à la maire sortante, Michèle Picard. Quant à Yalcin Ayvali, au bout de quelques mois, il a quitté un groupe d’opposition de centre gauche avec lequel il n’avait aucune affinité réelle, pour siéger en indépendant. Fin de l’histoire.

Fait assez rare pour être souligné, Yves Blein a assumé le caractère opportuniste de son alliance. D’ordinaire, les élus ont le communautarisme discret, en particulier lorsqu’ils sont au Rassemblement national. « Stéphane Ravier est devenu maire du 7e arrondissement de Marseille en soignant l’électorat comorien des quartiers nord, explique un haut fonctionnaire des Bouches-du-Rhône. À sa décharge, c’était une posture défensive. Le PS local, à commencer par Samia Ghali, joue sans retenue la carte du vote maghrébin. Ravier en a tiré les conséquences. Il a exploité dans sa circonscription le ressentiment que se vouent les Maghrébins et les Comoriens. »

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Idem à Perpignan. Le RN a conquis en 2020 sa première ville de plus de 100 000 habitants sur fond de vote communautaire quasiment institutionnalisé. La Fondation Jean-Jaurès a procédé à un examen minutieux des votes à Perpignan, bureau par bureau, dans une étude publiée en 2014[1]. Les Gitans, facilement identifiables sur les listes électorales par leurs noms de famille, se mobilisent peu pour la présidentielle ou les législatives (sans parler des européennes), mais beaucoup pour les municipales. Pragmatiques, ils ont la réputation de voter pour le mieux-disant en termes de promesses de logements et d’emplois. En 2020, le quartier gitan Saint-Jacques a voté Louis Aliot. Cela n’a pas été le seul déterminant de la victoire du candidat RN. De l’avis même de ses opposants, il a fait une bonne campagne et il a rassuré l’électorat modéré. Néanmoins, dans un contexte de faible participation (52,7 % d’abstention), quelques centaines de voix gitanes ont compté.

M’hammed Henniche

D’une manière


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Mars 2022 - Causeur #99

Article extrait du Magazine Causeur