Yvan Colonna, qui bénéficiait du statut de Détenu Particulièrement Surveillé, a été étranglé dans la salle de gym de la prison d’Arles par un co-détenu condamné pour islamisme, et se trouve aujourd’hui, pour autant que l’on sache, en état de mort cérébrale, suite à une anoxie du cerveau. Un hasard malheureux, sans doute.
Nous sommes nombreux à ne jamais avoir cru à la culpabilité d’Yvan Colonna — qui n’a jamais avoué, alors que le militantisme de l’époque supposait plutôt une revendication hautaine —, et à penser que le meurtre du préfet Erignac fut le fruit d’une manipulation politique de haut niveau. Pour explorer cette hypothèse, j’ai écrit en 2002 un roman, Pur porc (republié ultérieurement sous le titre Viande froide), et j’en ai tiré un scénario réalisé en 2012 par Antoine Santana pour Arte sous le titre Main basse sur une île, avec un François Berléand particulièrement convaincant.
Qui peut sérieusement penser que le « Groupe de Cargèse », que j’ai vaguement connu et dont le QI global ne dépassait pas 50, ait pu manigancer un assassinat exécuté avec une arme volée six mois auparavant dans une gendarmerie ? Quelle suite dans les idées ! Quel talent dans la rédaction d’un tract de revendication inidentifiable — fabriqué manifestement par un linguiste au
