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Quand Yannick Jadot reproche aux journalistes de «faire du Zemmour»

Le burqidéni


Quand Yannick Jadot reproche aux journalistes de «faire du Zemmour»

Et il n’était même pas sur CNews !


Jadot estime que les militantes islamistes en burqini, ce n’est pas un sujet

Début de semaine, interrogé sur la question du port du burqini dans les piscines municipales à Grenoble, Yannick Jadot (EELV) a interpellé Ruth Elkrief et Adrien Gindre de « Mission Convaincre » (LCI) et leur a lancé : « On a l’impression qu’on n’a pas eu assez de Zemmour pendant toute cette campagne ! » Le candidat à la présidentielle espérait peut-être ainsi que les téléspectateurs oublient que dans son mouvement, Eric Piolle, a récemment écrit : “Je soutiens le combat des hijabeuses. Sur le burkini et le rapport au corps, la majorité que je conduis à Grenoble s’est engagée dans un processus de réflexion et de formation. Nous rendrons public notre position avant l’ouverture des piscines d’été”…

Commentant la photo d’un collectif grenoblois favorable au port du burkini cet été dans les piscines de Grenoble, « un sujet politique très important », selon le journaliste Adrien Gindre, Yannick Jadot (EELV) s’est complètement crispé : 

Jadot : C’est quoi cette photo ? 

Elkrief : Elle vient du collectif organisé à Grenoble. 

Jadot : Donc, vous avez appelé un collectif pour récupérer la photo du collectif ?

Elkrief : Non, pas du tout. C’est le collectif lui-même qui l’avait. On a eu l’autorisation.

Jadot : Je suis curieux de savoir ce que vous faites… là.

Inversion accusatoire

Gindre : On va peut-être savoir ce que vous, vous faites là ! C’est vous qui êtes candidat à l’élection de la République (…) Considérez-vous que les piscines sont le lieu pour porter le burkini ?

Elkrief : Je rappelle que c’était sur le compte Facebook de ce collectif qui nous a autorisés à le reprendre…

Jadot : Vous vous rendez compte… Il y a des burkinis aujourd’hui dans les piscines à Grenoble ? Je vous pose la question ! Les femmes et le collectif n’ont jamais été reçus par le maire de Grenoble. Elles ont eu des contraventions. Et elles ont été interdites dans les piscines. Il n’y a pas de burkinis dans les piscines à Grenoble. 

Gindre : Donc, il n’y a pas lieu d’en débattre ? 

Jadot (s’emportant) : Vous vous rendez compte que depuis cinq minutes, on parle d’un sujet qui n’existe pas ! 

Gindre : Le maire de Grenoble a dit qu’il y aurait une réflexion [sur le port du burkini].

Jadot : C’est quand même incroyable ! On a l’impression qu’on n’a pas eu assez de Zemmour pendant toute cette campagne !

Un sujet qui ne serait plus d’actualité ? Bah voyons…

Yannick Jadot a ensuite reproché aux journalistes d’aller chercher un sujet qui « date d’il y a trois ans » alors que selon Ruth Elkrief, Eric Piolle, maire de Grenoble, entend réfléchir quant à la politique à mener face au burkini dans les piscines cet été. Pire, un tweet a été posté par ce dernier à ce sujet, il y a… seulement six jours !

Au-delà de la photo montrée à l’antenne, Ruth Elkrief estime alors que ce collectif interpelle sur ce que pensent les musulmans en France aujourd’hui, mais aussi qu’il y a bien un intérêt à obtenir de la part de Jadot un commentaire, puisqu’il se présente à l’élection présidentielle. Il est tristement symptomatique de voir que la seule réponse de l’écologiste, c’est de remettre en question la pertinence de la démarche de LCI. Au fond, tout questionnement sur les formes problématiques que prend un certain islam en France, pour Jadot, c’est « faire du Zemmour » !

Alors qu’on s’est gaussé en début de campagne du côté roquet de Zemmour, justement, voilà que c’est Jadot, gêné par les questions relatives au communautarisme, qui perd ses nerfs. Bon, mais lorsqu’il possédera les codes nucléaires, il gardera son calme, promis ?




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est écrivain, journaliste et romancier belge. Dernière publication : "Tout doit disparaître", Edilivre (2021)

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