Ensauvagement. Alors que la jeune Mila est harcelée, rares sont ceux à prendre sa défense parmi les politiques.
« Quand on est une nana et qu’on se balade sur les quais, tous les 20 mètres, on se fait harceler, et toujours par les mêmes profils il faut le dire ». Ces mots ne viennent pas d’un militant du RN mais de la courageuse Mila. Le 19 février, la féministe aux milliers de menaces de mort se filme sur le quai de La Guillotière, à Lyon.
Tout en marchant parmi les passants, elle relate sa dernière mésaventure. En se promenant, elle aurait reçu une flopée d’avances : « Viens-là ma belle », « t’as de belles fesses », « on va te baiser le cul ».
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Alors qu’elle énumère ces mots doux, un mufle à la syntaxe de zombie l’aborde, elle l’envoie promener avec sa spontanéité habituelle. Le pauvre éconduit la traite alors de « fils de pute », mime de sortir son membre orphelin, crache à ses pieds et s’empare de son téléphone. Mila est hors d’elle, Mila crie, Mila crie encore et personne ne s’arrête. Il faut attendre qu’un valeureux joggeur vienne se saisir du téléphone pour que Mila soit sauvée.
“Ce sera de pire en pire si on ne fait rien”
Un des compagnons du cavaleur aurait « frotté son chibre » contre Mila, ce cochon. « Des frottages, des insultes, des mecs qui s’approchent pour te coller, te toucher, c’est notre quotidien. C’est horrible d’en parler avec tellement de banalité, c’est absurde […] Quand je suis emmerdée, ce n’est pas en tant que Mila, ces mecs-là ne m’ont pas reconnue, c’est en tant que femme […] Ce sera de pire en pire si on ne fait rien. Si les gens qui n’ont pas les couilles de dénoncer l’identité de leurs agresseurs, mais on va aller où ? », a-t-elle commenté. S’il y a bien une jeune femme qui en a, justement, c’est Mila. Qu’en pensent les associations féministes ? Silence radio, rien de nouveau. En revanche, l’infortuné en amour a été interpellé puis placé en garde à vue. Mila avait porté plainte suite à sa vidéo. Preuve qu’en avoir, ça finit quand même par payer.
L’homme éconduit est un réfugié. Cependant, « des vérifications » étaient « en cours » hier, selon Lyon Mag, pour savoir s’il a des papiers ou non… En attendant, ce trentenaire aux hormones débordantes était déjà pisté pour une histoire de… vol de roulotte. Est-ce en raison de cet émouvant profil que les politiques sont muets ?
Toujours est-il que hormis Éric Zemmour, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ils ne se sont guère bousculés pour soutenir la jeune femme. Le bal des lâches suit son bonhomme de chemin. Macron et Pécresse ont l’esprit bien trop occupé. Le premier par sa réélection, la seconde par sa rhétorique chancelante. Quand Marine Le Pen ou Zemmour seront au second tour, ils appelleront de leurs vœux à « faire barrage ». Si, dès avril, la digue venait à sauter, qu’ils ne viennent pas s’en offusquer…