Une sculpture rendant hommage à l’émir Abdelkader – et déjà vandalisée – trône désormais devant le château d’Amboise pour promouvoir la « tolérance » et la « réconciliation mémorielle » avec l’Algérie.
Les temps ont décidément bien changé. Nous vivons une époque étonnante où le statut et les statues de Churchill[1] et de Gaulle[2], jugés (entre autres) racistes, vacillent. Où la mairie de Rouen se demande si Napoléon et son cheval doivent rester à leur place, celle de la mairie[3]. Où l’ex-Premier ministre et maire de Nantes Jean-Marc Ayrault – qui a pourtant supporté de voir les rues et les avenues de sa ville honorer des négriers impliqués dans le commerce triangulaire – réclame depuis des années que les lieux rendant hommage à Colbert soient épurés, Code noir oblige. Où une sculpture de l’émir Abdelkader (d’une valeur de 35 000 euros) financée par les pouvoirs publics vient d’être érigée en face du château d’Amboise, suivant ainsi les recommandations du rapport de Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie…
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Une statue loin de faire l’unanimité
C’est au château d’Amboise que l’émir est retenu prisonnier pendant quatre ans, suite à sa reddition en 1847[4]. L’édicule à la gloire de celui qui incarne la résistance algérienne face à la colonisation ne semble toutefois pas faire l’unanimité puisqu’il a (déjà) été dégradé avec une meuleuse quelques heures avant son inauguration, ce samedi 5 février, provoquant les cris d’orfraie de Benjamin Stora ou de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot[5]. Car « le meilleur ennemi de la France »
