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En Israël comme en France, les minorités tyranniques contre la démocratie


En Israël comme en France, les minorités tyranniques contre la démocratie
Manifestation en faveur de la GPA pour les couples homosexuels et les trans, Tel Aviv, 22 juillet 2018 © CHINE NOUVELLE/SIPA

Depuis le 11 janvier, les couples d’hommes, les célibataires et les personnes transgenres peuvent recourir à la GPA en Israël. Un putsch judiciaire de la Cour suprême!


La récente décision de la Cour suprême d’Israël d’élargir la GPA aux couples homosexuels, aux célibataires et aux transgenres est emblématique du « gouvernement des juges” qui s’est mis en place depuis plusieurs décennies, au terme d’un processus par lequel la Cour suprême s’est érigée en premier pouvoir[1].  Israël devient ainsi le pays le plus en pointe dans ce domaine, justifiant par le « désir d’enfant » une technique qui tend à transformer le corps humain en marchandise, comme l’a bien montré Sylviane Agacinski [2]. Mais cette décision illustre aussi, de manière plus générale, ce qu’on pourrait définir comme “l’alliance des minorités tyranniques ».

Progressisme radical

A l’instar de la juge américaine Ruth Bader-Ginsburg, devenue une icône de la gauche et des médias américains, le juge israélien Aharon Barak a réussi à imposer sa conception de l’activisme judiciaire au service de la transformation sociétale. Dans son sillage, la Cour suprême israélienne est devenue un laboratoire de transformation radicale de la société israélienne. Elle procède à des expériences qui peuvent s’avérer dangereuses et qui sont surtout contraires aux valeurs majoritaires de la société israélienne, comme faire entrer des jeunes femmes dans les unités d’élite les plus fermées de Tsahal, ou autoriser des adoptions pour des couples homosexuels, au nom de conceptions « progressistes » et radicales qui sont partagées par environ 5 ou 10% des électeurs israéliens.

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La légalisation de la GPA élargie aux couples homosexuels et aux célibataires et transgenres est de toute évidence une expérience d’ingénierie sociale de ce type, qui vient répondre aux attentes d’une petite minorité activiste militante, celle des personnes revendiquant le “droit à l’enfant” (en l’occurrence opposé aux droits des enfants, dont personne ne se soucie). Cette expérience est non seulement contraire aux valeurs du judaïsme traditionnel, mais aussi aux valeurs majoritaires de l’électorat israélien, très largement attaché au modèle de la famille traditionnelle. Une loi élargissant la GPA de la sorte n’aurait aucune chance d’être votée par la Knesset ni aujourd’hui, ni demain.

Un putsch judiciaire

C’est précisément pour cette raison que la Cour suprême s’est arrogée le droit exorbitant de trancher le débat sur ce sujet très controversé, en coupant l’herbe sous le pied du législateur et des électeurs israéliens. Les deux protagonistes de ce « putsch judiciaire” – la Cour suprême d’un côté, et les associations militant pour la GPA élargie de l’autre – partagent une même conception anti-démocratique de la politique et des institutions et une même vision d’une démocratie émiettée, soumise aux diktats de minorités tyranniques (militants de la GPA, juges progressistes, etc.), qui imposent leur conceptions radicales à la majorité silencieuse, privée de tout droit de s’opposer à leurs décisions unilatérales et anti-démocratiques.

Cette décision hautement symbolique porte atteinte à plusieurs institutions et valeurs essentielles du judaïsme – et de la civilisation judéo-chrétienne en général – (la famille, le couple, la parenté, etc.) et illustre la montée en puissance des minorités tyranniques dans l’Occident actuel. On peut rapprocher cette décision de la récente circulaire du ministère de l’Éducation nationale en France, qui institutionnalise l’idéologie de l’identité de genre, en l’absence de tout débat public. Dans les deux cas, une idéologie radicale a été officialisée par l’action de minorités tyranniques, à l’insu et au mépris des droits de la majorité.

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[1] P. Lurçat, “Comment la Cour suprême est devenue le premier pouvoir en Israël”, Pardès no. 67, 2021.

[2] S. Agacinski, Corps en miettes, Flammarion 2013.



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