Le grand poète argentin, mort en 1995, fait l’objet d’une édition bilingue dans la collection Poésie/Gallimard.
Le nom de Roberto Juarroz était bien connu des amateurs de poésie du monde entier. Célébré davantage à l’étranger que dans son propre pays, l’Argentine, même si son compatriote Julio Cortázar l’avait préfacé, il était admiré au Mexique par le grand Octavio Paz, et jouissait en France d’une renommée certaine ; on peut citer deux importants critiques français, Martine Broda et Roger Munier qui lui ont consacré des commentaires ou des traductions.
C’est une littérature à aborder par morceaux, propice aux nuits d’insomnie, quand la perte du sommeil équivaut à une perte du monde
Le même métier que Borges
Né près de Buenos Aires dans un milieu modeste, Roberto Juarroz fut un enfant solitaire qui expérimenta très tôt une sorte de révélation mystique chrétienne. Néanmoins, à la mort de son père, il se laisse influencer par le bouddhisme zen. Dans les années 70, il exerce le même métier que Borges, celui de bibliothécaire. Il fait aussi de grands voyages, visite notamment New York. Puis il reprend ses études,
