Ce lundi, Éric Zemmour présentait ses vœux à la presse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la profession en a pris pour son grade ! Mais pour Élisabeth Lévy, les critiques émises par le candidat/reconquistador sont tout à fait légitimes.
Le Monde a jugé le discours « grinçant » et « presque insultant ». Le Parisien parle de vœux « plus aigres que doux ». Au moins, on ne s’est pas ennuyé. Avouons pour notre part que nous avons un peu ri ! En lieu et place des platitudes habituelles sur les journalistes garants de la démocratie, Éric Zemmour a vertement critiqué une profession qui a plus l’habitude de donner des leçons que d’en recevoir.
Éric Zemmour a d’abord rappelé qu’il y a peu, il était encore l’un des nôtres. Mais, il a aussitôt ajouté qu’il était différent des autres journalistes pour trois raisons. Un, il était un journaliste de droite alors qu’à 99 % les journalistes sont de gauche. Deux, il parlait le français alors que les journalistes parlent le politiquement correct. Et de trois, il était un journaliste populaire, controversé certes, mais applaudi. « Le peuple vous en veut et malheureusement il a raison de vous en vouloir. Le peuple est en colère. Il dit énormément de mal de vous dans votre dos !« , a-t-il lancé.
Zemmour n’exagère-t-il pas un peu ?
Il force peut-être un peu le trait, il fait un amalgame en parlant des journalistes comme s’il s’agissait d’un ensemble unique. Mais il fait mouche. Si les journalistes sont presque aussi impopulaires que les huissiers, c’est parce qu’ils prêchent plus qu’ils n’informent. Ils veulent rééduquer le peuple qui pense mal, et réclament que l’on fasse taire ceux qui leur déplaisent à commencer par… Eric Zemmour.
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Il se trompe cependant quand il explique le conformisme de la profession par les pressions. Les journalistes sont moins soumis au pouvoir qu’à l’idéologie dominante. Ce sont bien des journalistes qui choisissent tous seuls d’abdiquer de tout esprit critique par rapport à la glorieuse révolution #MeToo, qui passent sous silence des faits divers ne rentrant pas dans leur grille de lecture, ou qui observent un silence pudique sur le profil ou l’origine de certains délinquants.
Politiquement, ce que fait Eric Zemmour est intelligent. Il refuse de jouer le jeu des élites politico-médiatiques, il s’adresse au peuple par-dessus la tête des médias. Et au passage, il entend rétablir un équilibre entre politiques et journalistes s’il est élu. En effet, les médias ne sont pas le quatrième, mais le premier pouvoir devant lequel nombre de politiques se soumettent. Au lieu de crier à Voltaire qu’on assassine parce qu’on ose les critiquer, les journalistes devraient plutôt se demander pourquoi on les écoute de moins en moins…
Cette chronique a initialement été diffusée sur Sud Radio.
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