Notre constitution postule la liberté de conscience pour tous les citoyens, même pour les Françaises musulmanes. La République prône l’émancipation des femmes à travers l’école et les politiques sociales, mais celles qui le souhaitent peuvent demeurer les inégales de l’homme.
Depuis maintenant quelques années, cela doit être le sujet le plus débattu du monde politico-médiatique français. Pas une semaine sans qu’un politique, une chaîne d’info, ou aujourd’hui un magazine ne remette une pièce dans le juke-box : que faire à propos du voile islamique ? Faut-il l’interdire aux accompagnatrices dans les sorties scolaires ? Au-dessous d’un certain âge ? Dans tout l’espace public ? Est-il compatible avec le féminisme ? Et même admissible en France ?
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Ces questions reviennent inlassablement dans le débat public (bien plus d’ailleurs que dans le cœur du pays) et j’y prends moi-même toute ma part. C’est pourquoi j’accepte de le faire une fois encore, en précisant d’emblée que j’aimerais que l’on interroge aussi plus souvent les femmes concernées.
Même débarrassée du marxisme, une large partie de la gauche, Parti socialiste en tête, n’a jamais fait du combat pour les libertés et droits civiques une priorité
La liberté d’abord
En réalité, il y a une bonne et une mauvaise raison de parler du voile.
La première, la bonne donc, c’est de l’insérer dans une réflexion plus globale sur les sujets liés à l’identité et aux libertés, qui sont des sujets extrêmement importants, mais qu’on a en France beaucoup de mal à aborder.
