De nombreuses voix s’élèvent pour l’abolition de l’article 490 du Code pénal. Mais tant pour des raisons de police des mœurs que pour des raisons économiques moins avouables, les hôtels devraient encore faire la répression quelque temps…
Au Maroc, les hashtags « L’amour n’est pas un crime », « Stop490 » et « Vote4Love » prolifèrent sur les réseaux sociaux. La raison en est une campagne, soutenue surtout par les jeunes, pour l’abolition de l’article 490 du Code pénal, article selon lequel les relations sexuelles hors mariage sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison.
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Une des conséquences de cette loi draconienne est que les couples non mariés évitent les hôtels. Les hôteliers marocains, dont le secteur a été fortement touché par la pandémie qui a réduit de 80 % le nombre de touristes étrangers, appellent eux aussi à la suppression de l’article 490. Chaque semaine, ils subissent des inspections de leur registre par la police, tandis que les réceptionnistes sont obligés de jouer les flics en vérifiant l’acte de mariage avant la remise des clés.
En 2019, 490 Marocaines, dont l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, avaient signé un manifeste pour dénoncer ces « lois injustes et obsolètes ». La défaite aux élections législatives de septembre du parti islamiste, qui résiste à toute tentative de limiter la loi islamique, a encouragé l’espoir que l’article maudit serait supprimé. Mais le seul parti en faveur de cette suppression ne fait pas partie de la coalition actuellement au pouvoir. Les autorités craignent toujours que les hôtels se transforment en bordels et – selon, certains opposants à la loi – ne veulent pas perdre les pots-de-vin que certains reçoivent de la part des hôteliers ou des couples non mariés.
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Pour tromper les autorités, il existe de vieilles ficelles, comme celle de porter une alliance ou celle de louer deux chambres individuelles et de se retrouver au milieu de la nuit.
Il existe une alternative : les couples célibataires peuvent toujours prendre des vacances dans un pays raciste et colonialiste comme la France.