Le village de Montalieu-Vercieu (38) s’est vu décerner le label de « village moche de France » En cause: les affichages publicitaires.
Chaque année, des villages figurent au palmarès des « plus beaux villages de France ». Montalieu-Vercieu, dans l’Isère, n’est pas de ceux-là. Au contraire, l’association Paysages de France, qui lutte notamment contre la prolifération des panneaux publicitaires, vient de lui décerner le label de « village moche de France ». Il s’agit d’une petite commune possédant son clocher, ses maisons en pierre et ses paysages de fond de vallée. Et pourtant elle contreviendrait – selon la branche locale de Paysages de France – au code de l’environnement. En cause : ses nombreux panneaux publicitaires à l’entrée nord du village, placés aux murs de maisons de particuliers.
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Citée par France Bleu, la municipalité concède le trop-plein d’annonces mais s’avoue impuissante : faute de règlement communal ou intercommunal sur les panneaux, c’est à la préfecture d’agir. Le représentant de Paysages de France riposte que c’est à la mairie de saisir le préfet. Entre-temps, les panneaux en question rapportent quelques centaines d’euros aux propriétaires des maisons. Le titre de « village moche » a eu pour effet de démoraliser les habitants et leurs élus, selon la première adjointe au maire. Le conseiller municipal délégué à l’environnement a cru d’abord qu’il s’agissait d’une blague au goût douteux avant de prendre la pleine mesure de la chose. La fleuriste locale a protesté : « On ne va pas dire que Lyon c’est moche parce qu’il y a des panneaux de partout, alors pourquoi Montalieu ? »
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On se souviendra du différend qui, en 2016, avait opposé la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, et le ministre de l’Économie, un certain Emmanuel Macron, qui voulait le retour des panneaux géants interdits depuis 1979. Se battant contre la pollution visuelle, Mme Royal avait empêché l’adoption du décret assouplissant les règles sans pour autant faire cesser la guerre des panneaux. Montalieu ne représente qu’une escarmouche de plus dans la lutte éternelle entre la croissance économique et l’esthétique.