L’éditorial de décembre d’Elisabeth Lévy
Au début, on se marrait bien. Cette affaire d’écriture inclusive était une pochade ridicule inventée par des ultra-minorités vagissantes, biberonnées au charabia de la déconstruction. Jamais ce crime contre la langue et contre l’intelligence humaine ne resterait impuni au pays de Molière. Quelques années plus tard, le ministre de l’Éducation doit l’interdire solennellement à l’école. Avant de devenir le fleuron du prêt-à-ne-pas-penser des analphabètes fanatisés qui peuplent nombre de facs de lettres et de sociologie, le jargon inclusif s’est répandu au sommet de la hiérarchie du savoir, à Normale Sup ou l’École des hautes études. Plus précisément, il a été imposé par de jeunes miliciens arrogants et venimeux à des professeurs dont le courage n’est pas la qualité première, épouvantés par l’idée de ne pas être dans le coup et prêts à d’innombrables bassesses pour le rester.
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Quand on a appris que « iel » entrait au dico, on s’est encore esclaffé, on a fait des blagues douteuses sur le mode « Iel, mon mari ! », on s’est indignés à coups d’éditos, les plus éminentes sommités ont été consultées et la première dame a mis son grain de poivre. Pas sûr qu’il suffise de rire ou de protester pour
