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Francis Carco: un temps d’arrière-saison

"Nous resterons à la maison: Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes"


Francis Carco: un temps d’arrière-saison
Le poète, écrivain et journaliste français Francis Carco (1886-1958) © COLLECTION YLI/SIPA Numéro de reportage : 00552401_000003

Le poème du dimanche


Les professeurs de français ne se rendent pas compte. Un matin d’automne, ils vous mettent ce poème de Francis Carco (1886-1958) sous les yeux et vous ne l’oublierez plus. Vous y repenserez à chaque fois que vous serez réveillé par la pluie. Vous en garderez un certain goût pour l’amour et les villes au matin. Vous aurez une idée assez évidente d’un bonheur qui fait presque mal par sa simplicité. Vous passerez une vie à chercher, et parfois à trouver, des femmes avec de la pluie dans les yeux. Vous aurez toujours l’impression qu’elles seront sur le point de partir et vous aurez le cœur serré à la moindre sirène de bateau ou de péniche, sur un canal ou dans un port. Non, décidément, les professeurs de français ne se rendent pas compte.


Il pleut.

Il pleut — c’est merveilleux. Je t’aime.
Nous resterons à la maison :
Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Par ce temps d’arrière-saison.
Il pleut. Les taxis vont et viennent.
On voit rouler les autobus
Et les remorqueurs sur la Seine
Font un bruit… qu’on ne s’entend plus !
C’est merveilleux : il pleut. J’écoute
La pluie dont le crépitement
Heurte la vitre goutte à goutte…
Et tu me souris tendrement.
Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,
Qui sanglote comme un adieu.
Tu vas me quitter tout à l’heure :
On dirait qu’il pleut dans tes yeux.

Francis Carco

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