Valérie Pécresse a déclaré que l’une des premières mesures (largement symbolique) de son quinquennat, si elle était élue, serait d’instaurer, le 10 novembre (sans doute parce que c’est la veille du 11, qui reste fête nationale), un « jour des héros qui ont fait la France ». Oui — mais lesquels ?
L’idée n’est pas sans évoquer cette remarquable série de livres d’histoire, parue jadis chez Gallimard, sur les « trente journées qui ont fait la France ». Pourquoi trente, pourquoi celles-là ? En 1995, François Bayrou, ministre de l’Education, avait publié des programmes pour l’école élémentaire qui distinguaient nommément vingt-deux figures historiques [1], une liste que Claude Allègre retoucha à peine quand il fut à son tour ministre. N’ayant su choisir entre Danton et Robespierre, les deux ministres ne citèrent ni l’un ni l’autre. Le « héros » ne se contente pas d’être une figure historique, il faut qu’il soit exemplaire. Et ni les massacres de septembre ni la Terreur ne sont bien recommandables aux chères têtes blondes.
Quant aux têtes brunes, on cherche en vain, dirent certains commentateurs
