La directrice de la Revue des Deux Mondes publie l’Arménie, du sang sur nos mains (Le Cerf)
Des combats ont repris (en fait, ils n’ont jamais vraiment cessé) entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, dans l’enclave (historiquement arménienne, on ne le redira jamais assez, mais octroyée par Staline à la république socialiste d’Azerbaïdjan) du Haut-Karabakh. Il a fallu la médiation des Russes pour ramener le silence des armes — en attendant le prochain lâcher de drones turcs, parfois fabriqués en Israël, sur des cibles militaires ou civiles.
Les Turcs n’ont sans doute pas assez tué d’Arméniens — 1,5 million quand même — en 1915-1916 — et au-delà, parce que l’arrivée au pouvoir de Mustapha Kemal n’a rien changé à l’épuration ethnique commencée sous le pacha. La fin de la Première guerre mondiale n’a en rien amélioré le destin des chrétiens enfermés derrière des montagnes assez hautes pour faire paravent aux exactions turques : le Traité de Sèvres a été signé par les États vainqueurs sur le dos des Arméniens, pourtant présents à côté des Alliés pendant le conflit. Comme le dit fort bien Valérie Toranian dans l’Arménie, du sang sur nos mains, « la question arménienne se règle toujours par l’épée ».
Une guerre larvée qui n’est pas terminée
L’Europe a été remarquablement silencieuse durant les affrontements de l’année dernière, et la guerre
