C’est « le vocabulaire de l’extrême droite », tonne le chef de la France insoumise dans Le Figaro. Pendant ce temps, Raquel Garrido charge Eric Zemmour et parle « réconciliation avec les terroristes » sur BFMTV.
Jean-Luc Mélenchon affirme volontiers que l’islamo-gauchisme n’existe pas. Dans Le Figaro, confronté au constat que même à gauche certains lui reprochent « d’avoir des amitiés islamo-gauchistes », il répond « Insultes sans preuve. Et c’est le vocabulaire de l’extrême-droite. »
Mélenchon dénonce un nouveau « racisme mondain »
Rien de neuf venant du lider Maximo de La France Insoumise : en mai dernier, il déclarait « L’islamo-gauchisme n’existe pas plus que les zombies, le monstre du Loch Ness ou n’importe quelle autre fumée. » Sur son propre site, en 2020, il écrivait :« il leur faut un commun dénominateur, plus fort que les divergences écologiques et sociales. La haine des musulmans et la logorrhée pseudo-laïque et républicaine en tiennent lieu à présent. (….) la haine des musulmans en général qui s’abrite derrière l’attribution de l’étiquette « islamo-gauchiste« et ses variantes, repose d’abord sur la phobie personnelle de ceux qui la manient. Il s’agit en fait d’un racisme « mondain« c’est-à-dire acceptable entre gens de bonne compagnie. (….) avec « islamo-gauchiste« , il s’agit d’une filiation directe avec l’état d’esprit de ceux qui dénonçaient autrefois le « judéo-bolchevisme« ».
Racisme ? L’islam serait donc une « race » ? Étrange manière d’assimiler une religion – c’est-à-dire une conviction, que la liberté de conscience nous permet de choisir – à une caractéristique génétique, donc héritée sans que l’on n’y puisse rien. Rhétorique habituelle des islamistes, visant à la fois à interdire toute critique de l’islam, à inhiber toute remise au cause de la décision que prennent les musulmans en choisissant l’islam parmi toutes les religions du monde, mais aussi à enfermer les musulmans eux-mêmes dans l’appartenance à cette religion, ce qui n’a rien de surprenant venant d’un culte qui appelle à la mise à mort des apostats.
Combien d’équivalents juifs d’Al Qaïda, de l’État Islamique ou de Boko Haram ?
Quant à la comparaison avec le « judéo-bolchevisme », elle est pour le moins injurieuse envers tous nos concitoyens Juifs. A l’époque où circulait cette accusation infecte, combien y avait-il de Français obligés de vivre sous protection policière permanente parce que menacés de mort au nom du judaïsme ? Aucun. Combien d’appels à violer et assassiner des adolescentes accusées de blasphème, au nom du judaïsme ? Aucun. Combien de pays dans le monde condamnaient à mort l’apostasie, l’athéisme, le blasphème ou l’homosexualité au nom du judaïsme ? Aucun. Combien d’organisations juives étaient-elles porteuses d’un projet totalitaire comparable à celui des Frères Musulmans ? Aucune : le Protocole des Sages de Sion était un faux, mais la prédication de Sayyid Qutb est bien réelle. Combien d’équivalents juifs d’Al Qaïda, de l’État Islamique, de Boko Haram, du Milli Gorüs, du Tabligh, de la dictature des Mollahs qui étouffe l’Iran ou de l’islamo-nationalisme d’Erdogan ? Aucun (on ne saurait mettre la Haganah ou l’Irgoun sur le même plan que Boko Haram et ses enlèvements et viols de masse, ou les exactions systématiques des armées d’Erdogan contre les Kurdes).
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La comparaison indigne à laquelle se livre Jean-Luc Mélenchon est en elle-même la preuve que non seulement l’islamo-gauchisme existe, mais qu’il y a succombé. Sans oublier son entourage…
Raquel Garrido et la « réconciliation avec les terroristes », Olivier Tonneau et son appel à faire sauter CNews
Voyez Raquel Garrido, affirmant ce 14 novembre que les propos d’Eric Zemmour au Bataclan seraient « indécents » parce qu’ils s’opposeraient au fait de « trouver le chemin de la réconciliation, y compris avec les terroristes eux-mêmes (….) car n’oublions pas, ce que voulaient les terroristes c’était nous diviser. » Pour l’ancienne porte-parole de LFI, il faut se réconcilier avec les terroristes mais certainement pas avec Zemmour, et on rappellera que ne lui en déplaise, les terroristes voulaient ce que veulent les islamistes : l’islamisation. Que l’islam devienne la norme au double sens de « normal » et de « normatif ». Une France unie, pourvu qu’elle soit unie sous la bannière de l’islam, irait très bien aux assassins du 13 novembre 2015. Puisqu’elle veut se réconcilier avec Salah Abdeslam, qui de son côté n’a pas renié une virgule de son idéologie, il faut croire que Raquel Garrido n’y verrait elle non plus aucun inconvénient. Lâcheté du pacifisme, esprit munichois.
Voyez aussi l’ancien candidat LFI à la députation, Olivier Tonneau, appelant ouvertement de ses vœux le « Grand Remplacement » : « Je l’espère de tout mon cœur. Il faut balayer ces moisissures de l’Histoire, il faut basaner les rues, insulter les mémoires, blasphémer le roman national, chanter « Nique la France », appeler ses enfants Mouloud, Rachid, Mohammed et Nedjma. Il faut faire sauter CNews. » Oubliée, la fable de la « créolisation » : c’est « d’assimilation à l’envers » qu’il s’agit, et si dans sa diatribe anti-Zemmour il déclare avec ironie que Victor Orban « n’est bien sûr ni antisémite, ni homophobe, ni xénophobe – toutes inventions du lobby woke », Olivier Tonneau choisit comme prénoms emblématiques « Mouloud, Rachid, Mohammed et Nedjma », qui spontanément n’évoquent pourtant pas des cultures philosémites et gay-friendly – Georges Bensoussan a payé au prix fort le droit pour nous tous de le dire.
Quand LFI défilait à l’appel d’une association depuis dissoute par le ministère de l’Intérieur
En juin dernier, Jean-Luc Mélenchon évoquait l’agression contre Paul Voise, les crimes perpétrés par Mohammed Merah et l’assassinat du policier Xavier Jugelé pour affirmer que « Dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. (….) Nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. » Pour le lider maximo au rabais, dénoncer ce qui, dans l’islam, inspire les crimes commis au nom de l’islam, c’est « montrer du doigt les musulmans », et refuser que des enfants soient égorgés à la gloire d’Allah, c’est « inventer une guerre civile ». Les frères Ramadan et Marwan Muhammad n’auraient pas dit mieux.
À propos de Marwan Muhammad, n’oublions pas la marche de la honte du 10 novembre 2019, où l’homme à l’hologramme défila à l’appel de feu le CCIF dans une foule qui, en plein Paris, hurlait « Allahu Akbar », ce qui n’a jamais voulu dire « Dieu est grand » mais « Allah est (le) plus grand » : plus grand que les autres dieux, plus grand que la République, plus grand que la France, plus grand que tout, sauf peut-être que la détermination de Mélenchon à courtiser le vote islamiste.
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Calomnies de l’esstraime-drouâte ! s’empresseront d’objecter les défenseurs de Jean-Luc « ma personne est sacrée. » Point du tout. Fin 2018, Georges Kuzmanovic décidait de quitter LFI, et si dans sa tribune, aussi courageuse que lucide, le mot « islamo-gauchisme » n’apparaît pas, on y apprend par exemple qu’une cellule locale de LFI avait été dissoute simplement pour avoir organisé un débat sur « l’entrisme islamiste dans les syndicats » : ce que le fondateur de République Souveraine avait tenté en vain de combattre au sein de LFI, c’était bien l’islamo-gauchisme.
N’en soyons pas surpris : la haine partagée de l’Occident permet bien des alliances, et Libé chanta jadis les louanges de Khomeiny autant que celles de Pol Pot – et de la pédophilie, rejet de la « morale bourgeoise » oblige. On dirait aujourd’hui « morale Blanche », « morale patriarcale », néo-colonialisme, et j’en passe : à certains, tous les habillages idéologiques sont bons pour esquiver la quête exaltante mais exigeante du Vrai, du Beau, du Juste, du Bon, alors que le choix de croire que cette quête n’est pas vaine et que tout être humain est par nature digne de s’y consacrer, est au cœur de notre civilisation au moins depuis Homère (caractéristique que nous partageons avec les cultures traditionnelles de l’Asie, et qui distingue radicalement les héritiers de Confucius des sectateurs d’Al Qaradawi – mais c’est un autre sujet).
Si même la gauche a dû reconnaître qu’il avait abandonné l’idéal républicain, c’est que Jean-Luc Mélenchon a depuis longtemps rejeté la France. Voilà une sérieuse leçon à méditer pour toute la gauche qui se dit « républicaine » : quand, dans la République française, on refuse de mettre la République au service de la France et des Français pour préférer sacrifier les Français et la France aux principes abstraits d’une République hors-sol, anhistorique et désincarnée, on finit toujours par trahir à la fois la France et la République.
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