La semaine de Causeur revient sur les articles les plus consultés sur le site Causeur.fr durant la semaine écoulée. Notre Directeur adjoint de la rédaction Jeremy Stubbs commente et analyse.


Bienvenue sur Causeur.fr.
Cette semaine, il sera question d’une émotion que nous adorons tous : la haine !

#4

Mais d’abord, parlons de justice, de cette justice très spéciale que rend la Cour européenne des droits de l’homme. 

La CEDH représente un véritable « gouvernement des juges » dont les décisions ont une autorité supérieure à celle des lois nationales. La justice française est sous la tutelle de cette instance, sise à Strasbourg, qui est au service du Conseil de l’Europe et veille à ce que les 47 États membres de ce dernier respectent la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, adoptée en 1950. Si les traités internationaux rendent quasi impossible une sortie de cette institution, selon Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public, la France pourrait se contenter d’ignorer ses condamnations, quitte à encourir des sanctions…

On pourrait presque rebaptiser cette institution la « Cour européenne des droits des lobbies et des ONG » !

#3

Maintenant cinéma. Faut-il préférer la fiction ou le documentaire pour traiter les questions politiques et sociales?

Christophe Despaux compare deux films récemment sortis : « Debout les femmes ! » de Catherine Corsini et « La Fracture » de François Ruffin et Gilles Perret. Le premier titre est une fiction qui met en scène deux bourgeoises, un manifestant blessé et une infirmière « racisée » dans un hôpital. La simplification de la lutte des classes, le jeu hystérique des comédiens et la tentative de greffer un film de lutte sur une comédie du remariage ne convainquent absolument pas.

En revanche, le documentaire qui met en scène le député de la France insoumise, François Ruffin et son co-rapporteur Bruno Bonnell (de LREM) travaillant sur une mission consacrée aux métiers du soin, parle de la France précaire avec beaucoup plus d’authenticité.

François Ruffin sauve l’honneur de la gauche en parlant mieux des vraies luttes politiques que ne peuvent le faire des bobos.

#2

Enfin nous arrivons à la haine. La jeune Mila doit faire face constamment à des insultes et à des menaces de mort. Maintenant, c’est la jeune chanteuse à la mode, Iambillies, qui s’en prend à la lycéenne.

Éric Fabry nous raconte cette histoire. La starlette, qui totalise plus de 300 000 abonnés sur son compte Instagram, a l’habitude de les réunir pour discuter de sujets divers – mais essentiellement d’elle-même. Apprenant que Milla a assisté à son live, la chanteuse s’est livrée à une véritable logorrhée d’injures qui se culmine par une menace de mort : «La prochaine fois tu boiras de la javel ça ira plus vite ! » Iambillies qui, au mois de septembre avait été elle-même la cible d’accusations d’islamophobie, aurait pu faire preuve de plus de solidarité.

Très souvent la haine et le courage ne se mélangent pas.

#1

Enfin, faisons un tour en Angleterre où l’ « université » – il faut utiliser des guillemets – de  Cambridge héberge un enseignant-chercheur français du nom d’Olivier Tonneau qui est membre de la France insoumise et adhère à 100% à l’idéal mélenchonnien d’une France créolisée.

Dans son blog posté sur le site de Médiapart, cet universitaire, qui a une bien étrange manière de comprendre la poursuite désintéressée du savoir, appelle de ses vœux le grand remplacement, en incitant ses quelques lecteurs à « balayer ces moisissures de l’Histoire », parlant des gens de droite, à « basaner les rues », à « insulter les mémoires », à « blasphémer le roman national », à « chanter nique la France », à « appeler ses enfants Mouloud, Rachid, Mohammed et Nedjma » et à « faire sauter Cnews. »

Depuis, ce chef-d’œuvre de la rhétorique modérée et conciliatrice à disparu du site. La question, c’est : Olivier Tonneau boit-il ? 

La Haine est un ivrogne au fond d’une taverne

Qui sent toujours la soif naître de la liqueur

Et se multiplier comme l’hydre de Lerne. 

Baudelaire, Le Tonneau de la Haine.