Après « Le Petit Lieutenant » ou « Des hommes et des dieux », le réalisateur nous revient avec « Albatros ». Xavier Beauvois nous offre un film à l’image des falaises d’Étretat, somptueux et hors du temps…
Xavier Beauvois poursuit son beau parcours de cinéaste sans s’encombrer, lui, des modes et de l’air du temps. Passant du portrait d’un jeune lieutenant de police (Le Petit Lieutenant) aux frères de Tibhirine massacrés (Des hommes et des dieux), il nous revient cette fois avec Albatros. L’impressionnant Jérémie Renier y incarne le rôle d’un sous-officier de gendarmerie ordinaire dont la vie va basculer dans le drame.
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Qu’on ne compte pas sur Beauvois pour entonner les rengaines anti-flics du moment. Son anti-héros fait son boulot, rien de plus, rien de moins. La grande intelligence de Beauvois est précisément de filmer à hauteur d’homme, il a d’ailleurs recours à des non-professionnels pour camper les agriculteurs normands qui sont l’autre population de son film.
De cette façon, le cinéaste capte des sensibilités collectives aussi bien que des émotions individuelles avec une caméra dont la délicatesse fait penser à celle de Pialat. Avec lui, les falaises d’Étretat, somptueux décor naturel du film, prennent des allures d’une quotidienneté et d’une trivialité déroutantes.