On célèbre aujourd’hui le centenaire de la naissance de Georges Brassens. Et le 29 octobre, le quarantième anniversaire de sa disparition. Mais pour lui comme pour d’autres, l’hommage se double de l’inévitable condamnation de sa prétendue misogynie. En réalité, Brassens était un tendre, du genre à se faire tout petit devant une poupée.
Attaquons-nous à ce mythe, car Brassens en est un. Et s’attaquer à un mythe n’est pas chose aisée. En réécoutant ses chansons, je me suis aperçue de l’écho qu’elles suscitaient en moi. Je me suis souvenue des soirées entières que mes parents passaient à les écouter religieusement, et moi avec eux, n’y comprenant pas grand-chose du haut de mes 10 ans. Cependant, me reste un souvenir précis : l’une d’entre elles, Le Roi, me faisait peur. Le roi des cons. Peut-être avais-je une prémonition.
Comme pour tous les mythes, il faut démystifier, mettre à mal les clichés, même s’ils ont toujours une part de vérité. Mediapartlui a consacré cet été une série d’articles, pas inintéressants quant à l’analyse de son écriture mais, comme il fallait s’y attendre, nous avons eu droit à la tarte à la crème : Brassens misogyne, Brassens mâle toxique. Et bien sûr, cela m’a fait bondir. Essayons donc de détruire cette mauvaise réputation.
Dans un long entretien accordé à Jacques Chancel pour l’une de ses « Radioscopies », Brassens, qui était un grand bavard, parle beaucoup
