Il ne sera pas aisé pour les historiens, dans deux cent ans, d’expliquer l’extravagante concomitance de la mort d’Hugo Chavez et de l’entrée en politique de Véronique Genest. Il ne sera pas non plus très simple pour eux de décrypter les mille signes de la crise économique qui ravage nos villes et nos compagnes. On avait déjà raconté il y a quelques semaines les aventures plutôt tragiques d’un limougeaud qui avait débité un poteau d’éclairage à la hache pour se faire du bois de chauffage). On avait aussi souligné le cas de ce bosnien comique, mais néanmoins ferrailleur, qui avait volé un pont en métal par pur appât du gain. Plus tôt, nous évoquions un patron de supérette qui luttait contre les voleurs de lasagnes au poney en plaçant sur les denrées alimentaires de sa boutique des antivols destinés aux vêtements.
La rapinerie et le brigandage se portent toujours très bien. Le quotidien La Montagne nous apprend qu’une opération digne de l’attaque du train postal a eu lieu dans le Puy-de-Dôme le week-end dernier. Une aventure digne des plus grands esprits criminels. Un larcin considérable dont l’ampleur historique lui vaut d’être inscrit dès à présent en bonne place dans les annales de la pègre auvergnate… : le vol de 700 bouteilles d’eau minérale, dans un wagon de fret qui était sur le point de partir de la gare d’échange, proche de l’usine des Eaux de Volvic. « Quatre personnes ont été prises en flagrant délit de vol de bouteilles d’eau, dimanche après-midi, par les gendarmes de Volvic et de Riom. Tous de la même famille, ils avaient entassé à l’arrière de leur camionnette 700 bouteilles, soit plus d’une tonne d’eau« . Les perspectives d’enrichissement sur un vol de ce type donnent le vertige – surtout lorsque l’on corrèle la valeur potentielle de revente de la bouteille de Volvic sur le marché parallèle, le risque pris à attaquer un wagon en pleine gare de fret, et la dépense physique nécessaire pour déplacer une tonne d’eau. Les animaux les plus rudimentaires savent pourtant bien qu’il est inutile, pour capturer une proie, d’engager une dépense calorique supérieure à ce que peut apporter cette proie. Mais ne minorons pas ici la valeur de l’eau de Volvic qui, comme la plupart de ce qui vient d’Auvergne est non seulement volcanique, mais hautement consistant. Le quotidien montagnard précise : « Deux hommes, domiciliés à Lempdes et âgés de 21 et 34 ans, sont poursuivis. Ils feront l’objet d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Les Eaux de Volvic ont porté plainte. C’est la troisième fois depuis un mois que la société est victime d’un tel vol. Les gendarmes avaient accru leur surveillance, ces derniers jours ».
C’est la crise…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !