La station publique traite les questions agricoles seulement sous l’angle environnemental, affichant en toute décontraction une profonde méconnaissance du métier, jusqu’au délire.
Juin 2018. Radio France ressort une de ses marottes : « Et si la musique aidait à soigner les plantes ? Quelques notes et mélodies bien choisies pourraient permettre à certaines cultures de résister aux maladies »… À en croire France Info, « plus de 130 agriculteurs utilisent la méthode ». Le journaliste a même trouvé un chercheur, Olivier Gallet, directeur du laboratoire de biologie cellulaire de l’université de Cergy-Pontoise, dont les travaux valident la « protéodie », « objet d’une publication » imminente. Trois ans plus tard, la publication en question reste introuvable, ce qui n’a pas empêché France Culture, en août 2021, de reparler de l’effet bénéfique de la musique électro sur la croissance des végétaux…
Dans le reportage diffusé en 2018, France Info avait omis un détail : l’Agence nationale de la recherche refuse de financer les travaux d’Olivier Gallet. À juste titre. Loin d’être un domaine vierge, potentiellement riche en percées spectaculaires, la protéodie est une lubie vintage. En France, elle a été popularisée par Joël Sternheimer, ex-chanteur pop des sixties connu sous le pseudonyme d’Évariste. Diplômé en mathématiques, il a entrepris de transposer les fréquences des protéines en séquences musicales, avec un réel effet positif : il fait rigoler l’immense majorité des chercheurs et des paysans. Ces derniers, hélas, n’intéressent plus grand monde à Radio France.
