Le romancier et cinéaste Marc Dugain porte l’héroïne balzacienne Eugénie Grandet sur grand écran. Raté!
Deux adaptations de Balzac au cinéma dans le même mois, c’est presque trop. Surtout quand celle de Xavier Giannoli s’avère bien supérieure à l’autre réalisée par Marc Dugain qui s’attaque, lui, à Eugénie Grandet.
Tout commence pourtant si bien dans ce film que domine l’éclatante interprétation d’Olivier Gourmet plus que parfait en Félix Grandet (le père). Ce dernier se coule dans la peau de cet avare à côté de qui celui de Molière ferait presque figure d’amateur… Et Dugain rend parfaitement bien l’ambiance provinciale définitivement étouffante.
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Seulement voilà, la figure centrale du récit de Balzac demeure la fille de Grandet et malheureusement Marc Dugain se veut de son temps et confond allégrement adaptation et trahison pour la « juste » cause d’un hyper féminisme qui rêve de réécrire l’Histoire, les livres, les films, les tableaux et autres œuvres de l’esprit. Il n’hésite pas un instant à enrôler Balzac dans ce révisionnisme de salon. Avec Dugain, Eugénie devient une… « femme puissante » (marque déposée Salamé !) à la mode d’ici et maintenant. Contresens absolu, tragique et plus encore affligeant qu’on préfèrera oublier à jamais.