Le procès de Derek Chauvin, policier blanc reconnu coupable de la mort du Noir George Floyd, a été marqué par une instruction expédiée à la hâte, des violations de droits de l’accusé et d’innombrables pressions politiques et médiatiques. Dans l’Amérique d’aujourd’hui, rendre la justice, c’est aussi satisfaire les lobbys racialistes.
La mort de George Floyd, survenue le 25 mai 2020, a déclenché une vague d’indignation et de violence qui s’est répandue à travers les États-Unis et le monde. Disons-le d’emblée, cette mort, enregistrée par des caméras de sécurité et des téléphones portables, est aussi cruelle que regrettable. Le 20 avril 2021, un jury a reconnu Derek Chauvin, un policier blanc de Minneapolis, coupable de la mort de Floyd. Le 25 juin, Chauvin a été condamné à 22 ans et six mois d’emprisonnement, et la demande d’un nouveau procès faite par son équipe de défense a été rejetée. Entre-temps, le 7 mai, il a été mis en examen, avec trois autres policiers, pour la violation des droits civils de Floyd, ainsi que pour un autre cas, survenu en 2017, où Chauvin, par la même technique d’immobilisation que celle utilisée sur Floyd, avait provoqué l’évanouissement d’un adolescent. Ces procès débuteront en 2022.
Une nécessité politique nationale
Le spectre du premier procès de Derek Chauvin, avec ses nombreux dysfonctionnements, continuera à hanter l’Amérique. Ce procès n’a jamais été qu’une simple affaire judiciaire [1]. Pour la plupart des Américains, sa condamnation était une nécessité politique nationale. Or, cette volonté farouche de le voir condamné l’a privé de beaucoup de ses droits constitutionnels. Très peu de commentateurs ont eu le courage de défendre la présomption d’innocence et son droit à un procès équitable.
Pour les militants BLM, les partisans de la « théorie critique de la race » et les défenseurs des droits civiques, George Floyd n’est pas seulement une victime, mais un martyr, un doux géant, un véritable ange, équipé dans certaines représentations d’une paire d’ailes, tandis que la culpabilité de Derek Chauvin était acquise d’avance. En conséquence, le procès devait nécessairement aboutir à des verdicts de culpabilité sur tous les chefs d’accusation afin de contribuer au démantèlement du « racisme systémique » en Amérique. Logiquement, pour ces activistes, toute forme d’action directe était justifiée, des manifestations de rue aux pressions politiques, accompagnées d’une menace implicite de nouvelles violences – tout ce qu’il fallait pour garantir le « bon »
