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Paris 2024: et Macron renoua avec une certaine arrogance…


Paris 2024: et Macron renoua avec une certaine arrogance…
Discours devant les médaillés des Jeux Olympiques de Tokyo, Palais de l'Élysée, 13 septembre 2021 © Ludovic Marin/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22605252_000012

Emmanuel Macron retombe en Présidence !


Le président de la République a traité très rudement les médaillés olympiques et paralympiques. Il leur a déclaré notamment : « Je viens le dire très clairement, on doit faire beaucoup plus…il faut que chaque fédération, que chaque sportif se mette la pression maximale… » Ses propos ont été vertement critiqués, « plus des reproches que des congratulations ». Marine Le Pen a souligné qu’ils avaient besoin « d’un soutien, pas d’un inspecteur des travaux finis. »

On le pensait pourtant sorti de ce registre

Emmanuel Macron me semble être retombé en Présidence dans le sens où dans les débuts de son mandat il avait pris l’habitude de saillies, de provocations, de plaisanteries sur le caractère et le comportement des Français avec ce dénominateur commun qu’ils ne sortaient pas grandis de sa perception.

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Par la suite il avait paru réfléchir sur le caractère contre-productif de ses interventions spontanées, trop libres, trop sommaires. On avait l’impression qu’il était sorti de ce registre. Pourtant cette allocution plus intimidante qu’encourageante lui a fait reprendre cette ancienne habitude comme si, tout à coup, il était devenu si sûr de lui-même qu’il pouvait à nouveau se permettre une décontraction politique, des facilités démocratiques.

Je ressens depuis quelque temps qu’à cause de la course de lenteur chez LR, du trouble apporté par le brillant Zemmour dans la droite et l’extrême droite et de la multiplicité des candidatures à gauche, Emmanuel Macron ne joue plus à « faire l’hésitant » et au contraire mène une campagne pour 2022, à peine dissimulée par le prétexte de ses voyages officiels et de ses annonces tellement tardives pour la sécurité et la police qu’elles ont un parfum totalement démagogique.

Le président s’amuse

Non seulement il est peu probable que, extraites du cocon des engagements, elles soient réalisées avant la fin de son mandat mais cette manière de les renvoyer au diable vauvert pour bien nous convaincre que sa réélection est nécessaire est d’une rouerie extrême, visant à instiller dans la tête des citoyens qu’il continuera ce qu’il aura à peine entrepris.

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Cette croyance en sa réélection se manifeste par mille signes et en particulier par les manœuvres ostentatoires qu’il met en scène pour s’approprier une part du vivier de la droite républicaine (qui se laisse faire) ou des mesures proposées par la gauche, comme le contrôle indépendant de la police. En réalité il ressemble de plus en plus au président ironique et ludique décrit par Gaël Tchakaloff dans son dernier livre. La politique l’amuse, le pouvoir ne saurait le quitter avant l’heure : ce serait offensant. C’est une République des apparences entre un président satisfaisant les élites financières et économiques et, dans les tréfonds, les invisibles, les modestes, les abandonnés qui, pour être nombreux, n’intéressent pas parce que leur voix ne pèse pas lourd. Ce Roi-Soleil ne le fait pas briller pour tout le monde. La météo démocratique montre qu’il y a une grande partie de la France dans le sombre.

Qu’importe puisque 2022, il en est persuadé, sera sa nouvelle victoire. Avec quelle aimable condescendance il a rencontré Xavier Bertrand et comme il jouissait d’enfermer son opposition dans le silence puisque la courtoisie républicaine était de mise !

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Une interrogation. Comment le président de la République jugerait-il des citoyens traitant son bilan avec autant de sévérité que celle dont il a fait preuve, avec une immodestie choquante, à l’égard des médaillés olympiques et paralympiques ? Mal évidemment. Alors qu’ils en auraient le droit puisqu’ils l’ont élu en 2017 avec un Nouveau monde mort-né.

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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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